Quantcast

Combien de critiques ?

A ce jour, il y a 536 critiques publiées dans ce blog.

Pages vues

A la télévision cette semaine

Les Aventures de Tintin

Sur Canal +

Intouchables

Sur Canal +

L'Arnacoeur

Sur Canal +

Alpha Dog

Le 21/12/12 à 01:10 sur France 2

La première étoile

Le 23/12/12 à 20:45 sur France 4

 

Recherche

Recommander

Syndication

  • Flux RSS des articles

Calendrier

Décembre 2012
L M M J V S D
          1 2
3 4 5 6 7 8 9
10 11 12 13 14 15 16
17 18 19 20 21 22 23
24 25 26 27 28 29 30
31            
<< < > >>

critiques de mai 2007

Dimanche 27 mai 2007 7 27 /05 /Mai /2007 16:49

Film français de Christophe Honoré


Interprètes : Louis Garrel (Ismaël), Ludivine Sagnier (Julie), Chiara Mastroianni (Jeanne), Clotilde Hesme (Alice)


Durée : 1 h 40




Note : 6/10


En deux mots : Christophe Honoré poursuit son travail de citation des réalisateurs de la Nouvelle Vague. Inégal, entre l'insupportable et le parfois très réussi.


Le réalisateur : Né en 1970 en Bretagne, Christophe Honoré a commencé par écrire des albums pour enfants, puis des romans et des pièces de théâtre. Il réalise en 2002 "17 fois Cécile Cassard", suivi en 2004 de "Ma Mère" et en 2006 de "Dans Paris".


L'histoire : Ismaël et Julie se sont connus au lycée ; ils vivent ensemble depuis huit ans et pour pimenter leur relation, ils l'ont ouverte à Alice. Un soir, à la sortie d'un concert, Julie meurt d'un arrêt cardiaque. Ismaël doit faire face à l'absence, à sa propre douleur et à celle de la famille de Julie.


La critique : Je viens de relire ma critique de "Dans Paris", et je m'aperçois que ce que j'ai rédigé il y a sept mois correspond à ce que je m'apprêtais à écrire sur "Les Chansons d'Amour", à commencer par le choix de la photo d'illustration. Non seulement Christophe Honoré a la manie fatigante de citer les grands anciens de la Nouvelle Vague, mais maintenant il en arrive après quatre films à citer ses citations ! Comme pour "Dans Paris", le début du film est catastrophique : dialogues affligeants du type : "La guerre de trois n'aura pas lieu" "C'est moi le cheval ?", jeu insupportable de Louis Garrel encore plus mauvais dans le badin que dans le ténébreux, situations qui sonnent faux comme le repas de famille chez les parents de Julie. Le tout dans un périmètre Bastille-Gare de l'Est-Faubourg Saint-Martin, triangle du parisianisme bobo où les filles lisent Eurypide et Proust, et où les garçons déclament Aragon dans la rue.


Et puis, le film bascule avec la mort de Julie, filmée sous tension. Pendant que l'on voit Alice draguer un mec par dépit à l'intérieur de la boîte, on entend le dialogue des pompiers qui tentent en vain de réanimer Julie ; la gravité de la situation nous est suggérée par le visage de deux fêtards qui regardent ce qui se passent dans l'ambulance, hors-champ. A partir de cet instant, le film change de registre, et Christophe Honoré trouve le ton juste pour décrire certains moments du deuil, comme ce repas où Ismaël réussit à dissimuler sa douleur et arracher quelques sourires aux parents de Julie, avant que sa soeur ne lui assène  "Je suis contente que tu ailles bien, ça nous porte tous", ou encore la rencontre d'Alice et de la mère de Julie.


Christophe Honoré fait référence à Demy en insérant des chansons composées par Alex Beaupain et chantées par les acteurs. On est plus du côté des "Parapluies de Cherbourg" que des "Demoiselles de Rochefort", à la fois par le style musical plus dépouillé et par la gravité du sujet. Et ce n'est pas un hasard si Chiara Mastroianni chante sous un parapluie, quelques décennies après sa mère...

 

Film inégal, parfois touchant et souvent agaçant, "Les Chansons d'Amour" pouvait légitimement représenter un certain cinéma français, intello et neo-germanopratin. Objet filmique d'un autre temps, il pouvait aussi légitimement ne rien attendre d'un Festival dont le palmarés a cherché à couronner la modernité et la prise en compte des problèmes de notre temps.


Cluny


Par Cluny - Publié dans : critiques de mai 2007 - Communauté : Cinéma
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
Samedi 26 mai 2007 6 26 /05 /Mai /2007 17:38

Film français de Julian Schnabel


Interprètes : Mathieu Amalric (Jean-Dominique Bauby), Emmanuelle Seigner (Céline), Marie-Josée Croze (Henriette), Anne Consigny (Claude)


Durée : 1 h 52




Note : 8/10

  

 

 

 

 

 

Prix de la mise en scène


En deux mots : Adaptation réussie du livre de Jean-Dominique Baudy, qui restitue son humour et la vivacité de son esprit.


Le réalisateur : Né en 1951 à Brooklyn, Julian Schnabel passe son enfance au Texas. Il étudie les beaux-arts à Houston, et devient rapidement une figure importante du néo-expressionnisme. C'est son parcours de peintre qui l'amène à la réalisation en 1996 avec "Basquiat". Il réalise en 2000 un deuxième biopic sur l'écrivain cubain Reinaldo Arenas, "Avant la nuit".


L'histoire : Le 8 décembre 1995, Jean-Patrick Bauby, directeur de la rédaction de "Elle", est victime d'une attaque qui le laisse totalement paralysé, à l'exception de son oeil droit. Il se réveille à l'hôpital maritime de Berk, où il apprend grâce à son orthophoniste Henriette à communiquer en clignant de l'oeil pour arrêter l'énumération des lettres de l'alphabet dans leur ordre de fréquence. Il décide alors de rédiger un livre avec l'aide de Claude, envoyée par son éditrice.


La critique : J'avais lu "Le Scaphandre et le Papillon" à sa sortie, et j'avais été extrêmement touché par ce récit, par ce qu'il nous montrait de la force de l'esprit dans un corps devenu végétatif, et surtout par la malice avec laquelle l'auteur racontait les réactions de son entourage. En allant voir le film de l'américain Julian Schnabel, représentant la France au Festival de Cannes, j'étais curieux et légèrement inquiet du traitement cinématographique qu'il allait en faire : serait-il capable d'éviter les pièges du mélo, et de restituer ce dialogue intérieur qui faisait le sel du roman ?


La réponse positive à cette question s'impose rapidement. Le film commence en caméra subjective, cadre fixe et flou avec de fréquents fondus au noir pour figurer la sortie du coma de Jean-Do, et dès le départ, la voix intérieure qui commente lucidement les gesticulations des hommes en blanc qui s'interrogent sur le niveau de compréhension de leur patient. Ce point de vue exclusif occupe entièrement la première demi-heure, y compris la suture de sa paupière gauche, douillets s'abstenir.


Et puis progressivement, la caméra diversifie son point de vue, à partir du moment où Jean-Do découvre son visage défiguré dans le reflet d'une vitre ; Schnabel adopte alors le plan large pour montrer la plage où il revoit enfin ses enfants ou la salle de rééducation, ou les points de vue du rêve ou du souvenir, comme cet hommage au générique des "400 Coups", même traveling vers les toits de Paris, même musique de Jean Constantin. Il y a bien quelques afféteries inutiles, comme ces plans répétés et tautologiques du scaphandre (suivi par ceux du papillon), qui font un peu penser à ces bandes dessinées où l'auteur se croit obligé d'expliquer dans un bandeau ce qui est déjà montré dans le dessin. Mais c'est peu comparé à la délicatesse de nombreuses scènes, que le réalisateur arrête juste à temps avant que ça devienne insistant, mais qui ont eu suffismment de temps pour installer une émotion vraie.


Mathieu Amalric est excellent dans ce rôle physiquement difficile (il joue la plupart du temps avec le visage déformé et un oeil exorbité) ; il est aussi juste quand il incarne le Jean-Do d'avant, notamment dans une très belle scène avec son père joué par Max Von Sydow, que quand il intègre avec sobriété le scaphandre de son personnage. On pense à la performance de Javier Bardem qui interprétait le tétraplégique Ramon Sampedro dans "Mar Adentro". Mais toute la distribution est à la hauteur, particulièrement ses deux accompagnatrices, Marie-José Croze et Anne Consigny.


Julian Schnabel a réussi le double exploit de restituer l'émotion que j'avais ressenti à la lecture du livre (et de nombreux lecteurs avec moi) en jouant habilement  de tous les moyens du cinéma, et, en faisant appel à son regard de peintre, de rendre terriblement visuel ce qui n'était plus que pensée et intériorité.


Cluny


Par Cluny - Publié dans : critiques de mai 2007 - Communauté : Cinéma
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mardi 22 mai 2007 2 22 /05 /Mai /2007 18:56

Titre original :  Pirates of the Caribbean: At World's End

 

Film américain de Gore Verbinski

 

Interprètes : Johnny Depp (Jack Sparrow), Orlando Blum (Will Turner), Keira Knightley (Elizabeth Swann), Chow Yun Fat (Le capitaine Sao Feng)


Durée : 2 h 48 


 

Note : 7/10

 

En deux mots : Episode final (??) de la trilogie des aventures du capitaine grunge et de ses acolytes. Trahisons, combats spectaculaires et effets spéciaux à foison au menu de ce film un peu longuet et toujours aussi tarabiscoté.

 

Le réalisateur : Né en 1964 aux Etats-Unis, Gregor Verbinski obtient une licence de cinéma à l'UCLA. Il réalise de nombreuses publictés, et crée notamment la grenouille de Budweiser. Il tourne son premier long-métrage en 1997, "La Souris", une comédie familiale produite par Dreamworks. En 2001, il réalise "Le Mexicain", avec Brad Pitt et Julia Roberts. Après avoir signé le remake américain de "The Ring", il touche le jackpot avec "Pirates des Caraïbes" en 2003, suivi en 2006 du deuxième opus, "Le Secret du Coffre Maudit".

 

L’histoire : Or donc, le Hollandais Volant et son capitaine Davy Jones est maintenant sous la coupe de l'implacable Lord Beckett et sa Compagnie Anglaise des Indes Orientales, et il détruit les uns après les autres les navires des pirates sur tous les océans. Will Turner, Elizabeth Swan et le capitaine Barbosa tentent donc de réunir les Neuf Seigneurs de la Cour des Frères, instance supérieure de la piraterie. Mais il manque un membre du conseil, le capitaine Jack Sparrow. Ils doivent donc obtenir du capitaine Sao Feng la carte qui leur permettra de rejoindre l'endroit où Jack est retenu...

 

La critique : Après "Spider-Man" et avant "Shrek", voici la troisième livraison des aventures de Jack Sparrow et du bestiaire de ses faux amis et vrais ennemis. La question qui se pose est celle de l'intérêt d'un épisode supplémentaire, au delà de la vente de nouveaux produits dérivés. Après 2 h 48, soit onze minutes de plus que pour le précédent, la réponse ne s'impose pas, tant on retrouve les mêmes qualités et les mêmes défauts que dans les tomes I et II.

 

Côté défauts, l'intrigue ne gagne pas en limpidité, loin s'en faut, et j'ai dû faire appel à allo-ciné pour le résumé ci-dessus, incapable que j'étais de donner du sens à la succession de trahisons, de retournements et de coups de théâtre qui dispersent le récit. Chaque épisode a amené des personnages supplémentaires, et comme dans cet univers-là, les morts sont aussi vigousses que les vivants, on se perd dans le labyrinthe des intérêts contradictoires de tout ce petit monde.

 

Autre faiblesse récurente, l'incapacité à ne pas claquer toute l'enveloppe des effets spéciaux, ce qui nous donne une surrenchère des scènes de combat qui finissent par lasser. Enfin, le recours à un humour pas toujours très fin est trop systématique, et s'il allège parfois le pathos de certaines scènes, il tombe aussi bien souvent à plat.

Au chapître des qualités, l'univers graphique souvent très réussi, avec des inspirations puisées du côté du néo-romantisme et de Gustave Doré. Certaines scènes sont assez poétiques, comme les barques des morts croisant le Black Pearl ; d'autres évoquent carrément le surréalisme, à l'image de cette multiplication des Johnny Depp, écho de celle du héros éponyme de "Dans la peau de John Malkovitch".


On retrouve avec plaisir les personnages auxquels on a fini par s'attacher : Jack Sparrow un peu plus sobre, si tant est que ce mot soit dans son vocabulaire, Elizabeth portée par une Keira Knightley qui a muri avec son personnage ; mention spéciale à Tom Hollander, déjà excellent dans l'incarnation du benêt de "Orgueil et Préjugés", et qui personnifie ici avec brio le salaud placide et court sur pattes. Gore Verbinski continue à s'amuser à truffer son film de clins d'oeil cinématographiques, comme les corps dévalant le pont du Black Pearl en train de chavirer, réminiscence de "Titanic", ou la rencontre des deux trios sur une langue de sable filmée comme dans un western spaghetti, le compositeur Hans Zimmer parodiant alors Ennio Morricone. Et que dire de l'apparition du père de Jack Sparrow interprété par Keith Richards himself, sinon que la résurgence du paternel semble être un apanage des troisièmes épisodes, Indy découvrant le sien dans "Indiana Jones et la dernière croisade"...


Comme beaucoup de films ces derniers temps, "Pirates des Caraïbes, jusqu'au bout du Monde" aurait gagné à s'alléger de 45 minutes et de quelques intrigues secondaires inutiles, et l'illustration muiscale est toujours aussi pesante ; il demeure néanmoins un divertissement efficace et plutôt attachant.


Cluny

 

Par Cluny - Publié dans : critiques de mai 2007 - Communauté : Cinéma
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
Dimanche 20 mai 2007 7 20 /05 /Mai /2007 17:33

Film américain de David Fincher


Interprètes : Jake Gyllenhaal (Robert Graysmith), Mark Ruffalo (David Toschi), Anthony Edwards (Bill Armstrong), Robert Downey Jr (Paul Avery)


Durée : 2 h 36




Note : 8/10


En deux mots : Film austère sur la frustration plutôt qu'un simple thriller de plus.


Le réalisateur : Né en 1962 à Denver, David Fincher intègre ILM, la société de Georges Lucas. Il crée ensuite une société de productions de publicités et de clips musicaux ; ses clips pour Madonna ou Aerosmith lui valent d'être appelé par la Fox pour réaliser en 1992 "Alien 3". En 1994, il rencontre un succès planétaire avec "Se7en". Suivent en 1996 "The Game", en 1999 "Fight Club" et en 2002 "Panic Room".


L'histoire : Le 4 juillet 1969, un couple est abattu dans une voiture. Peu après, un lettre parvient au San Francisco Chronicle, revendiquant le meurtre, ainsi qu'un autre commis quelques mois avant ; la lettre est accompagnée d'un code à décrypter. Robert Graysmith, jeune caricaturiste récemment engagé au journal, assiste à l'enquête menée par le journaliste d'investigation du Chronicle. Il voit l'inspecteur Toschi et son adjoint Amstrong explorer les nombreuses pistes ouvertes par les lettres et les coups de téléphone de celui qui se fait appeler le Zodiac, et qui revendique régulièrement de nouveaux meurtres. L'enquête dure des années, de fausses pistes en espoirs déçus, marquant le destin de tous ceux qui s'y sont intéressés, à commencer par Robert Graysmith qui décide de reprendre l'enquête, mettant son couple en péril.


La critique : Et si le succès annoncé de "Zodiac" (sortie sur 332 écrans, grande salle de l'UGC Bercy complète cet après-midi) reposait sur un quiproquo ? Car si les spectateurs viennent pour retrouver les composantes de "Se7en", s'ils espèrent un thriller linéaire avec un enquête rondement menée pour identifier un serial killer ayant le souci de rendre ésthétiques ses mises à mort, ils risquent fort d'être déçus.


Il y a bien un serial killer, et même un précurseur du genre, de même que le flic Toschi a servi de modèle à Steve McQueen dans "Bullitt" et à Clint Eastwood pour "L'Inspecteur Harry". Mais ce fameux Zodiac ne présente pas les caractéristiques d'un Hannibal Lecter ou d'un Norman Bates : il n'utilise pas systématiquement le même mode opératoire, laisse des survivants involontaires, et ses mises en scènes mortuaires sont minimalistes, comparées à celles de John Doe. On a d'ailleurs l'impression que le Zodiac ne commet ses crimes qu'afin d'avoir de la matière pour nourrir sa correspondance mégalomaniaque avec la presse.


Il y a bien une enquête, qui commence classiquement, avec des lettres, des messages codés, des indices et des fausses pistes. Il y a donc un enquêteur principal, l'inspecteur Toschi, joué par Mark Ruffalo qui compose un étrange hybride de Poncherello et de Columbo, et qui est secondé par Anthony Edwards, le Marc Green d'Urgences. Il y a aussi le reporter qui mène une enquête parallèle en piétinant les plates-bandes de la police, joué par un Robert Downey Jr pacinien.


Mais imperceptiblement, l'enquête dérape, et la narration avec elle. Le comportement du Zodiac devient incohérent, les investigations patinent, gênées par des conflits de juridiction et des oppositions d'experts. Les rebondissements elliptiques succèdent aux péripéties sans suite, rythmées par la litanie des panneaux "Trois jours plus tard" qui par leur répétition finissent par nous faire perdre la notion du temps écoulé, à la fois celui du film lui-même, et aussi celui de cette enquête qui s'éternise.


Et l'on comprend que le vrai sujet du film, c'est l'obsession de la vérité et les ravages de la frustration, et qu'il est normal que le spectateur se retrouve aussi perdu que tous ceux qui se sont brûlés les ailes dans cette vaine recherche. De même, l'utilisation de la caméra vidéo HD Viper Filmstream prend tout son sens, parce qu'elle permet de capter des scènes peu éclairées, et au vert dominant de "Panic Room" succède le marron oppressant des sous-sols, des archives ou de l'appartement de Robert Graysmith. Loin des produits holywoodiens standardisés, "Zodiac" est un véritable film d'auteur, austère et brillamment maîtrisé, qui trouve toute sa place à Cannes à la suite des oeuvres de Soderbergh ou de Gus Van Sant.


Cluny

Par Cluny - Publié dans : critiques de mai 2007 - Communauté : Cinéma
Ecrire un commentaire - Voir les 2 commentaires
Mercredi 16 mai 2007 3 16 /05 /Mai /2007 20:16

Film japonais de Ten Shimoyama


Interprètes : Yukie Nagama (Oboro), Joe Odagiri (Gennosuke), Kippei Shiina (Tenzen)


Durée : 1 h 43




Note : 3/10


En deux mots : Romeo et Juliette, version japoniaise.


Le réalisateur : Ten Shimoyama est né en 1966, à Aomori. Il commence à tourner ses premiers films alors qu'il est encore lycéen. Après avoir emménagé à Tokyo, il devient assistant réalisateur puis assistant de tournage sur des clips vidéos, avant d'en réaliser lui-même. En 1992, il met en scène le téléfilm "Yo Ni Mo Kimyô Na Monogatari" et cinq ans plus tard, il réalise enfin son premier long-métrage : "Cute".


L'histoire : En 1614, le Japon est unifié par le premier Shôgun qui a mis fin à une longue période de guerres. Dans les montagnes, les villages de Iga et de Koga produisent depuis des siècles des combattants dotés de pouvoirs surnaturels qui pratiquent l'art guerrier du Shinobi. Malgré la haine qui oppose leurs deux clans, Oboro et Gennosuke tombent amoureux. Mais le Shôgun exige des deux clans qu'ils désignent cinq guerriers pour s'affronter, afin de désigner lequels de ses deux fils lui succédera. Les ninjas de d'Iga sont menés par Oboro, et ceux de Koga par Gennosuke.


La critique : Bon, c'est classique, les semaines avant Cannes, c'est marée basse. Peu emballé par "L'Ecole des dragueurs" ou "Steppin", je me suis dit pourquoi pas un Wu Xia Pian à la sauce wasabi ? Les extraits me laissaient espérer un version nipponne de "Tigres et Dragons" ou "Le Secret des poignards volants", d'autant plus au vu de l'air de ressemblance entre Yukie Nagama et Zhang Ziyi. Las ! Oscillant entre le ridicule et le grandguignolesque, "Shinobi" souffre en plus d'une narration confuse qui m'a rappelé le premier manga que j'avais lu à l'occidentale...


Dans les films chinois, le spectateur en arrive à trouver normal de voir les personnages marcher au sommet des bambous, tant la façon de filmer et de monter est fluide. Ici, on a l'impression de faire un saut en arrière, non pas au début du shôgunat, mais à l'époque du Club Dorothée et de ses séries cucultes, "Bioman" ou les "Power Rangers". Mêmes personnages grotesques (la palme à la "femme au souffle de poisson", au pays du sushi, ça fait peur, juste devant celle qui se bat à coups de papillons), mêmes déplacements "Oh, il est plus là !!! Ah ben tiens, il est là-haut !!!", même image plate, mal éclairée, avec des erreurs de filtres qui sautent aux yeux.


On est loin aussi de "Ran" ou de "Kagemusha", dont on n'a emprunté que quelques armures ; l'histoire est tirée d'un roman de 1958 de Futaro Yamada, qui lui même a été adapté dans le manga "Basilisk", auquel Shimoyama a été assez fidèle, notamment du point de vue graphique. Cela nous donne des personnages bien plus révélateurs du Japon d'aujourd'hui que de celui de la période d'Edo, à commencer par Gennosuke coiffé comme Jackie Quartz, ou Tenzen avec son look de joueur de heavy metal.


Je ne peux décemment dénoncer la niaiserie des Marvels Comics avec leur Surfeur d'Argent et leurs 4 Fantastiques, et m'extasier devant des histoires toutes aussi ineptes de ninjas cracheurs de flêches ou de guerrière au regard qui tue. "Shinobi" illustre une nouvelle fois combien les effets spéciaux peuvent devenir gênants quand ils ne sont pas au service d'une véritable narration. Ultra-japonais en apparence, ce film est en réalité une manifestation du nivellement et de la mondialisation du cinéma qui produit le même genre de marchandises filmiques aux quatre coins du globe. Mieux vaut aller voir un bon vieux Kitano ou même "Kamikaze Girl" pour avoir un regard réellement dépaysant et original sur le cinéma nippon d'aujourd'hui.


Cluny


Par Cluny - Publié dans : critiques de mai 2007 - Communauté : Cinéma
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires

Abonnez-vous sur Twitter

Pour être prévenu de chaque article, abonnez vous sur Twitter

 

TwittCC.PNG

Catégories

Créer un blog gratuit sur over-blog.com - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés