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critiques de novembre 2011

Dimanche 13 novembre 2011 7 13 /11 /Nov /2011 20:06

Film français de Philippe Lioret


Interprètes : Marie Gilain (Claire), Vincent Lindon (Stéphane), Amandine Dewasmes (Céline)    


Durée : 2 h 00

 

Toutes-nos-envies.jpg


Note :  5/10 

En deux mots :
  En isolant l'histoire de Claire et de Stéphane du roman foisonnant d'Emmanuel Carrère, Philippe Lioret assèche totalement cette histoire.

Le réalisateur :  Né en 1955 à Paris, Philippe Lioret s'est fait connaître comme ingénieur du son. En 1993, il tourne son premier long métrage, "Tombé du ciel" avec Jean Rochefort. En 1997 il réalise "Tenue correcte exigée" avec Jacques Gamblin et Elsa Zylberstein, puis en 2001 la comédie romantique "Mademoiselle" avec Sandrine Bonnaire. En 2004, "L'Equipier" avec Philippe Thoretton et Grégori Bérangère raconte l'affrontement entre deux gardiens de phare sur fond de secret de famille et de Guerre d'Algérie. En 2006, "Je vais bien, ne t'en fais pas" permet à Mélanie Laurent et Kad Merad de récolter chacun un César. En 2009, il réalise " Welcome", déjà avec Vincent Lindon.  
Le sujet : Claire est une jeune juge chargée des dossiers de surendettement au tribunal de Lyon. Mère de deux enfants, elle vient de s'installer avec son compagnon dans un pavillon. Quand elle doit juger Céline, la mère d'une amie de sa fille, elle renvoie la décision au grand désagrément des avocats de la société de crédit. Menacée d'une procédure disciplinaire, elle demande à Stéphane, un juge expérimenté qui s'est déjà opposé à ces sociétés de reprendre cette affaire. Mais alors que le dossier judiciaire progresse vers la Cour de Cassation, elle apprend qu'elle a une tumeur au cerveau et qu'elle n'a que quelques mois à vivre.

La critique : Cette histoire est tirée du roman d'Emmanuel Carrère, "D'autres vies que la mienne", et on retrouve globalement la trame de la relation professionnelle et affective entre Juliette, la jeune juge, et Etienne, le magistrat expérimenté et pugnace. La trame, mais que la trame. En effet, la richesse du roman de Carrère reposait sur l'idée de "autres que la mienne", et sur le pluriel de vies". Car si la deuxième partie de son livre se centrait sur l'histoire de Juliette et d'Etienne (tout en décrivant aussi leurs environnements et en détaillant leurs parcours), il y avait une première partie qui justifiait cette suite : la narration du tsunami de Noël 2004 au Sri Lanka, et la mort d'une autre Juliette, la petite fille d'un couple de Français rencontrés deux jours avant.

 

Comme dans la plupart de ses romans, "L'Adversaire", "Un Roman Russe" ou tout récemment "Limonov", Emmanuel Carrère traite brillamment du sujet, que ce soit l'histoire d'un homme qui massacre sa famille pour s'échapper de 15 ans de mensonge, ou la biographie d'un leader nationaliste russe ex-gigolo à New York ; mais comme beaucoup d'écrivains, il parle aussi de lui et de ce que ces sujets agitent chez lui. C'est cet aller et retour entre des sujets exceptionnels et la perception qu'il en a qui rend ses livres si intéressants. Dans "D'autres vies que la mienne", cet intéret est renforcé par le fait que les protagonistes de cette histoire lui avaient dit : "tu es écrivain, pourquoi n'écris-tu aps notre histoire ?"

 

Dans le film de Lioret, point de trace d'un narrateur, encore moins d'un auteur. On se retrouve face à la narration désincarnée d'une histoire édulcorée, tant dans son traitement de la maladie de Claire que dans celui de son combat avec Stéphane contre la stratégie de surendettement des sociétés de crédit. Dans le roman de Carrère, Juliette/Claire avait été handicapée par un mauvais usage de la radiothérapie, et Etienne/Stéphane avait été amputé d'une jambe dans sa jeunesse à la suite d'un cancer.  Emmanuel Carrère raconte ainsi leur rencontre : "Une chose fait rire Etienne quand il raconte sa rencontre avec Juliette. Ce sont les mots qui lui ont traversé l'esprit la première fois qu'il l'a vue. On a frappé la porte de son bureau, il a dit: oui, entrez, et quand il a levé les yeux elle s'avançait vers lui sur ses béquilles. Alors il a pensé : chouette ! une boiteuse."

 

C'est cette dimension si particulière et ce sens du détail étrange qui manque cruellement au film. La maladie ne fait qu'effleurer Claire, et Etienne a juste le visage fatigué de Vincent Lindon. Lorsqu'ils se rencontrent, c'est dans un café, comme dans tout bon film germanopratin, et chaque réplique est plus prévisible que sa précédente. Quand Claire rend visite à sa mère, elle remarque avec amertume qu'elle a acheté une nouvelle télévision, puis elle évoque la convocation à une audience ; bien, on a compris que la petite juge des surendettements a une mère noyée sous les crédits. Mais la scène continue, et se finit par une diatribe de la mère : "Si tu as fait 100 km pour me donner des leçons, tu peux rester chez toi !" Cet exemple illustre la lourdeur didactique de la mise en scène, bien loin de la maîtrise de "Je vais bien, ne t'en fais pas" et de "Welcome".

 

"La réalité est plus mélodramatique que la fiction", a déclaré Carrère lors de la sortie de son livre. En fictionnalisant cette réalité, c'est-à-dire en la réduisant à quelques relations simplistes, Lioret réduit l'histoire à un mélo conventionnel et attendu, là où le livre alliait la narration complexe et le vrai mélodrame. Alors certes, la qualité du jeu de Marie Gilain permet de rendre crédible et émouvante quelques scènes, mais on reste loin du compte.

 

Dans "D'autres vies que la mienne", Emmanuel Carrère écrit : "J'ai été et je suis encore scénariste, un de mes métiers consiste à construire des situations dramatiques et une des règles de ce métier c'est qu'il ne faut pas avoir peur de l'outrance et du mélo. Je pense tout de même que je me serais interdit, dans une fiction, un tire-larme aussi éhonté que le montage de petites filles dansant et chantant à la fête de l'école avec l'agonie de leur mère à l'hôpital." Là, elles ne dansent pas, elles adoptent le petit chien promis par leur mère...

 

Cluny

 


Par Cluny - Publié dans : critiques de novembre 2011 - Communauté : Cinéma
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Mardi 8 novembre 2011 2 08 /11 /Nov /2011 20:50

Film français d'Olivier Nakache et Eric Toledano


Interprètes : Omar Sy (Driss), François Cluzet (Philippe), Anne Le Ny (Yvonne)    


Durée : 1 h 52

 

Intouchables.jpg


Note :  8/10 

En deux mots :
  Nakache et Toledano évitent la plupart des pièges de ce type de sujet, notamment grâce à la formidable énergie d'Omar Sy.

Les réalisateurs :  Eric Toledano et Olivier Nakache se sont connus dans les centres de vacances où ils ont été animateurs puis directeurs. Passionnés de cinéma, ils ont réalisé leur premier court-métrage ensemble en 1995, « Le Jour et la Nuit » avec Zinedine Soualem. En 2001, ils bénéficient d'une bourse du ministère de la Jeunesse et des Sports pour réaliser un deuxième court-métrage sur la vie d'une colo, "Ces jours heureux", avec Lorant Deutsch. En 2005, ils tournent leur premier long métrage, "Je préfère qu'on reste amis", une comédie avec Gérard Depardieu et Jean-Paul Rouve. En 2006, ils rencontrent le succès avec le long métrage tiré de leur court, " Nos Jours heureux", succès confirmé en 2009 avec "Tellement proches"

Le sujet : Quand il sort de prison, Driss se présente chez Philippe, richissime tétraplégique qui recherche un aide à domicile. Driss n'est venu que pour avoir une attestation afin de pouvoir toucher ses Assedics ; comme il est le seul à avoir répondu franchement à Philippe, c'est lui qui est engagé à l'essai. Driss bouscule les habitudes de Philippe, lui fait découvrir Earth, Wind and Fire et le joint, alors que Philippe ouvre Driss à la musique classique, la peinture et la vitesse.

La critique : C'est peu dire que c'est avec une certaine appréhension que je suis allé voir ces "Intouchables". Les deux précédents succés publics et critiques que je suis allé voir se sont avérés très décevants :  "The Artist" et "La Guerre est déclarée", ce dernier  partageant avec le nouveau film de Nakache et Toledano deux propriétés, à savoir de présenter la "vertu" inattaquable d'être tiré d'une histoire vraie, et de traiter sur un mode léger un sujet grave, le handicap remplaçant ici la maladie d'un enfant. Et puis, ne doit-on pas mettre ce succés foudroyant sur le compte d'une réaction légitime devant la morosité ambiante ? Le public abreuvé de dette grecque et de plans de rigueur n'est-il pas conditionné à plébisciter n'importe quel film, pourvu qu'il soit gai et porte un message de tolérance gentillement consensuel ?

 

Certes, les bons sentiments irriguent le film, et la fin prévisible émarge bien au registre du happy end démonstratif. L'opposition entre la très grande richesse de Philippe qui semble habiter Versailles et la téci où zone Driss n'évite pas le cliché, et s'ils sont souvent drôles, beaucoup de personnages secondaires, comme les candidats au poste d'aide à domicile ou les proches de Philippe présents à son anniversaire, sont effectivement plutôt caricaturaux.

 

Mais l'essentiel est ailleurs : "Intouchables" est une comédie, et ce film présente une qualité indéniable pour cette catégorie : on y rit beaucoup.  Quand Philippe décide d'embaucher Driss, ils se mettent d'accord sur un contrat au double sens qui tient en trois mots : pas de pitié. Et de fait, si Driss manifeste de nombreux sentiments à l'égard  de celui qui passera du statut de patron à celui de confident et d'ami, il ne tombera jamais dans la compassion ou la commisération, rendant ainsi à Philippe son état d'individu à part entière.

 

La drôlerie du film repose sur deux qualités : la capacité des réalisateurs à surfer sur la crête du politiquement incorrect (la scène de "Pas de bras, pas de chocolat" est jubilatoire, cruelle mais pas méchante), et la formidable énergie naturelle d'Omar Sy. Déjà dans "Nos Jours heureux", Omar était le seul de cette bande de branquignoles que j'aurais eu envie d'engager dans une de mes colos (enfin, du temps où j'en dirigeais) ; si par malheur, je devais avoir besoin d'un assistant de vie, pas de doute sur le candidat que je retiendrais.

 

Quand il explose de rire à l'Opéra ("Mais c'est un arbre ! Un arbre qui chante !"), ou quand il reconnait le Printemps de Vivaldi ("Bonjour, vous êtes bien aux Assedics, et le temps d'attente sera de vingt ans ..."), Omar-Driss emporte tout par son attitude de petit garçon des "Habits neufs de l'Empereur", celui qui affirme que le roi est nu ; il révèle le ridicule de bien des situations, il bouscule les conventions et pousse Philippe à oser sortir de sa condition d'assisté perpétuel. En même temps, sa confrontation à une autre forme de ségrégation l'amène à dépasser lui-même certains préjugés, comme de mettre des bas (certes, de contention) à un homme.

 

"Intouchables" est un succés mérité, car ses réalisateurs ont su la plupart du temps éviter à la fois les pièges du mélo et ceux du cliché. Grâce à un indéniable sens du rythme qu'ils confirment après "Nos Jours heureux" et "Tellement proches", Nakache et Toledano offre un film drôle, optimiste et franchement maîtrisé.

 

Cluny

 


Par Cluny - Publié dans : critiques de novembre 2011 - Communauté : Cinéma
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Dimanche 6 novembre 2011 7 06 /11 /Nov /2011 16:41

Film américain de Steven Spielberg


Interprètes : Jamie Bell (Tintin), Andy Serkis (Le Capitaine Haddock), Daniel Craig (Sakharine)    


Durée : 1 h 47

 

Tintin.jpg


Note :  7,5/10 

En deux mots :
  Tintin au pays d'Indiana Jones : respectueux de l'univers hergéen, et plutôt réussi.

Le réalisateur :  Né en 1946 à Cincinnati, Steven Spielberg réalise en 1971 un premier téléfilm remarqué, «Duel». Son premier long-métrage de cinéma, «Sugarland Express» sort en 1974, un an avant son premier succès, «Les Dents de la Mer».
Grâce à ses premiers gains, il monte sa société de production, Dreamworks, et enchaîne les succès planétaires : «Rencontre du troisième type» (1978), «E.T.» (1982), la trilogie «Indiana Jones», «Jurassic Park» (1993), «La liste de Schindler» (1993), «Il faut sauver le soldat Ryan» (1998), «A.I.» (2001), «Minority Report» (2002), «Munich» (2006) et un nouvel Indiana Jones, "Le Royaume du  Crâne de Cristal" (2008).

Le sujet : Tintin achète sur le marché la maquette d'un vaisseau du XVIII° siècle, "La Licorne". Deux autres passants se présentent et veulent racheter la maquette, ce que refuse Tintin. Peu après, son domicile est cambriolé, puis un des deux hommes du marché est abattu devant chez lui. Il retrouve sous un meuble un parchemin qui était visiblement dissimulé dans le mat de la Licorne : ce parchemin évoque les trois fils du capitaine du vaisseau, le Chevalier François de Haddoque.

La critique : On connait la longue genèse de ce film : à la sortie des "Aventuriers de l'Arche perdu", Spielberg avait été étonné de voir la plupart des journaux européens évoquer Tintin. Il avait alors découvert les aventures du petit reporter, et enthousiaste, il avait pris contact avec Hergé peu de temps avant sa mort ; celui-ci lui avait donné son accord pour une adaptation au cinéma. Spielberg a remisé son projet pendant 30 ans, dans l'attente d'une technique qui permette de restituer à l'écran l'impression graphique de la ligne claire.

 

Ce moyen, il a estimé l'avoir trouvé à la vision d'" Avatar" : la motion capture, qui enregistre le déplacement et le jeu des acteurs et permet de le retravailler sur ordinateur, alliant ainsi la dimension naturel des mouvements et la création d'un univers graphique original. Et force est de reconnaître qu'il a eu raison de prendre son temps : le résultat est à la hauteur de l'attente. Même si ça fait drôle de voir les dents de Tintin, l'image présente à la fois une dimension réaliste faite de textures et d'ombres portées tout en conservant le charme de la ligne claire et la stylisation si reconnaissable des personnages.

 

Comme l'ont démontré plusieurs analystes de l'oeuvre d'Hergé comme Benoît Peters, le concept de ligne claire n'était pas qu'une notion graphique : il s'agissait aussi d'une qualité narrative, particulièrement à partir du "Secret de la Licorne" et du "Trésor de Rackam Le Rouge", où Hergé abandonne l'écriture feuilletonniste pour rédiger un véritable scénario. Spielberg et ses scénaristes ont décidé de reprendre les grandes lignes de ces deux albums (moins quelques éléments, comme l'apparition de Tournesol, ou les frères Loiseau, remplacés dans le rôle du méchant par l'inoffensif Sakharine), et de les mixer avec l'intrigue du "Crabe aux Pinces d'Or", et notamment la rencontre de Tintin et du capitaine Haddock sur le Karaboudjian.

 

Ce remix fonctionne, et permet de susciter l'intérêt de la surprise pour les fidèles lecteurs de Tintin, tout en présentant au public américain qui ne connaît pas le reporter du Petit Vingtième un concentré de ses aventures : on trouve aussi des éléments tirés d'autres albums, comme la Jeep rouge de "Tintin au Pays de l'Or Noir" ou le char de "L'Affaire Tournesol". Alors certes, Spielberg emprunte aussi à Spielberg, et l'épisode de la poursuite dans la ville de Bagghar au Maroc rappelle celui dans le souk du Caire dans "Les Aventuriers de l'Arche perdu".

 

Certaines scènes n'apportent pas grand chose, comme le duel final, et la multiplication des poursuites et des mitraillades n'ajoutent rien à un tempo enlevé qui doit bien plus à l'astuce de l'écriture et du montage. Ainsi, le scénario reprend la fameuse scène parallèle du Capitaine Haddock vivant l'histoire de son ancêtre, tout en déplaçant le lieu de cette narration dans le désert, ce qui permet une très jolie transition entre les deux époques, et en le suspendant en son milieu, afin de maintenir plus longtemps la tension dramatique. Il y a plein de petites trouvailles, comme ce premier plan où au marché, Tintin se fait portraiturer par Hergé lui-même.

 

Ma principale restriction repose sur l'omniprésence pesante de la musique de John Williams. Paraphrasant un gamin qui avait protesté auprès d'Hergé lors de la sortie de "La Toison d'Or" en constatant que le Capitaine Haddock n'avait pas la même voix que dans les albums, je dirais que cette musique indiana jonesque m'indispose d'autant plus que je ne me souviens pas l'avoir entendue dans les planches d'Hergé. Néanmoins, ce désagrément ne suffit pas à ternir mon double plaisir : celui du tintinophile et celui de l'amateur des meilleurs films de Spielberg, dont ce Tintin fait indéniablement partie.

 

Cluny

Par Cluny - Publié dans : critiques de novembre 2011 - Communauté : Cinéma
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