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critiques de juillet-août 2010

Dimanche 29 août 2010 7 29 /08 /Août /2010 14:40
 Film sud-coréen de Lee Chang-Dong

Interprètes : Yoon Jung-hee (Mija), David Lee (Wook), Kim Hira (Le Président)


Durée : 2 h 09   

Poetry.jpg


Note :
  8/10 

En deux mots :
Après "Secret Sunshine", Lee Chang-Dong nous offre un nouveau mélo raffiné et une nouvelle performance d'actrice.

Le réalisateur : Né en 1954 à Daegu, Lee Chang-Dong s'est d'abord fait connaître comme écrivain. En 1993, il écrit le scénario de "L'Ile étoilé". Il passe à la réalisation en 1996 avec "Poisson vert". En 2000, "Peppermint candy" est remarqué à la Quinzaine des Réalisateurs. "Oasis" (2002) raconte l'histoire d'amour entre un délinquant et une paraplégique. En 2003 et 2004, il occupe le poste de Ministre de la Culture. En 2007, "Secret Sunshine" permet à Jeon Do-Yeon d'obtenir le prix d'interprétation féminine à Cannes.


Le sujet : Dans la ville de province de Gyeonggi, Mija élève son petit-fils Wook et travaille comme aide ménagère. Venue à la clinique pour une douleur au bras, elle se voit prescrire des examens complémentaires à Séoul pour ses problèmes de mémoires. Alors qu'on apprend le suicide d'une collégienne qui était dans la même classe que Wook, Mija réalise un rêve venant de son enfance : prendre des cours de poésie.

La critique : Le titre, "Poetry", ainsi que l'affiche montrant Mija assise sous un arbre le regard perdu dans l'immensité, pouvait nous faire craindre une histoire un peu mièvre. Ceux qui avaient vu "Secret Sunshine", dont je suis, savaient déjà qu'il n'y avait pas trop de risque de ce type à craindre de la part de Lee Chang-Dong. La première scène du film suffit à nous convaincre qu'on ne va pas patauger au pays des Bisounours : des enfants filmés en plan large jouent au bord d'une rivière ; l'un d'entre eux s'arrête, son regard vient d'attraper quelque chose : un corps dérive et vient s'échouer devant eux, celui d'une collègienne, pauvre esquisse d'Ophélie, lointaine descendante de Willa Harper dans "La Nuit du Chasseur".

 

Cette scène qui rappelle celle de la découverte du corps de Jun dans "Secret Sunshine" nous annonce que nombreux seront les obstacles qui viendront se dresser dans la quête de la beauté qu'entreprend Mija en s'inscrivant au cours de poésie à la M.J.C. de son quartier, car après tout, comme elle dit elle même, "elle aime les fleurs et dit des trucs bizarres". En effet, comme l'explique son professeur, pour écrire un poéme, il faut savoir dénicher la beauté dans tout ce qui nous entoure. Vaste programme pour Mija, dont la vie se résume à travailler comme aide-ménagère pour un vieillard libidineux, et à tenter de répondre à tous les caprices de son monstrueux petit-fils laissé là en consigne par sa fille partie au loin.

 

Elle n'a pas encore assisté à son premier cours, qu'elle a déjà appris d'un médecin que ses trous de mémoire cachaient quelque chose d'inquiétant, et assisté au désespoir de la mater dolorosa de la collégienne qui s'est jétée du haut d'un pont dans la rivière Han. Derrière ces deux événements se dissimule le pire : elle est bien atteinte d'Alzheimer, et la jeune fille s'est suicidée car elle était violée depuis plusieurs mois par six élèves de sa classe, dont Wook. Et la barbarie continue, avec le visage policé de la lâcheté, quand les pères des cinq autres violeurs organisent un petit arrangement avec la police et le collège pour acheter le silence de la mère de la victime, condamnant Mija à ajouter à la culpabilité l'angoisse de devoir trouver les cinq millions demandés.

 

Pourtant, la poésie est bien là, comme une fleur poussant sur le fumier. Elle l'est dans le personnage de Mija, avec ses vestes brodées et ses chapeaux désuets, dans son rire enfantin ou dans l'irruption d'un souvenir d'enfance sauvegardé. Elle l'est quand le père d'un des collégiens la surprend en train de s'abandonner dans son karaoke à chanter une riturnelle qui dit "Je voudrais vider le verre de l'oubli", réplique de la scène où Jong-Chan oubliait sa souffrance dans "Secret Sunshine". Elle l'est même dans la seule scène où Wook montre un peu d'humanité, quand il apprend aux gamines du quartier à jouer du hula-hoop.

 

Curieux télescopage que celui de ce film de Lee Chan-Dong et de "Mother" de Joon-ho Bong, qui tous deux racontent comment une mère ou une grand-mère doit endosser la culpabilité de la faute de leur fils ou petit-fils. Dans un monde de plus en plus aseptisé, un monde d'hommes près à toutes les compromissions, les deux femmes se protègent de l'insupportable, l'une en menant le combat de la vérité, l'autre en investissant la poésie avec le sérieux d'une écolière.

 

En regardant ces deux films, je me disais que de telles histoires n'étaient plus racontées depuis longtemps dans le cinéma français, sans doute par peur du ridicule ou du too much, et qu'il y avait une part de culot salvateur dans le travail de ces réalisateurs à l'image de celui de leurs héroïnes. Toujours sur le fil du mélo, Lee Chang-Dong parvient à maintenir l'intérêt de son récit grâce à une science du rythme qui fait alterner moments contemplatifs et rebondissement de l'action, et la confiance accordée à son actrice principale qui revient à l'écran après 15 ans de latence. Prix mérité du scénario au dernier Festival de Cannes, "Poetry" constitue la première bonne nouvelle d'une rentrée plutôt alléchante.

 

Cluny

Par Cluny - Publié dans : critiques de juillet-août 2010 - Communauté : Cinéma
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Jeudi 22 juillet 2010 4 22 /07 /Juil /2010 17:52
Interprètes : Leonardo DiCaprio (Dom Cobb), Ellen Page (Ariane), Marion Cotillard (Mall), Cillian Murphy (Fischer)


Durée : 2 h 28

Ineption.jpg


Note :
  7/10 

En deux mots :
(Matrix x Memento) 2

Le réalisateur : Né en 1971 à Londres d'un père anglais et d'une mère américaine, Christopher Nolan a commencé à réaliser des courts métrages avec la caméra 8 mm de son père. Il tourne en 1999 "Following", l'histoire d'un voyeur, ce qui lui permet l'année suivante de réaliser "Memento", un polar captivant et ingénieux construit à coup de flash backs. Il réalise en 2003 "Insomnia", le remake du film norvégien, avant de se voir confier en 2005 "Batman Begins" avec Christian Bale, qu'il retrouve en 2006 dans "Le Prestige". ll réalise un deuxième film avec l'homme-chauce-souris, "The Dark Night" en 2008.


Le sujet : Dom Cobb est le spécialiste incontesté de sa discipline : pénétrer les rêves des autres pour s'en approprier les secrets. Cette activité, et la mort de sa femme et coéquipière l'ont éloigné de ses enfants, et fait de lui un des figitifs les plus recherchés. Quand on lui propose une ultime mission qui pourrait lui permettre l'amnistie, il accepte et réunit une équipe autour de lui, car il s'agit d'une nouveauté encore plus complexe : implanter une idée dans l'esprit d'un riche héritier.

La critique : En relisant ma critique de "The Dark Knight", je me disais que décidément, Chris Nolan a de la suite dans les idées. En effet, la plupart des remarques que je faisais il y a deux ans restent valables pour "Inception", son premier scénario original depuis "The Follower", à commencer par la principale  : le culot de présenter (avec succès) comme blockbuster de l'été un film d'action complexe, à la narration austère et exigeante pour le spectateur. J'évoquais aussi "une narration qui s'emberlificote de temps en temps entre les différents enjeux", et force est de constater que là, Chris Nolan est passé à un niveau supérieur de l'emberlificotage.

La complexité narrative représente un des intérêts les plus jouissifs du film, avec les rêves emboîtés lcomme des poupées russes, dont les effets interagissent les uns sur les autres, le tout conditionné par une distorsion du temps particulièrement astucieuse. Elle peut aussi constituer une limite, tant les éléments explicatifs dignes de ceux de Edgar P. Jacobs pour décrire l'onde Méga ou le chronoscaphe occupent une place importante dans la première heure du film, à tel point qu'on finit par se demander avec la bien nommée Ariane, dont ses compagnons disent portant d'elle qu'ils n'avaient jamais vu une personne piger aussi vite, "Mais on est dans le rêve de qui ?"

Et puis, une fois qu'on commence à s'accoutumer à cette destructuration temporelle qui rappelle fortement "Memento", et qu'on retrouve ses marques entre rêve et réalité un peu comme dans "Matrix", on ne peut que se laisser prendre par la subtile imbrication des rêves et les conséquences des uns sur les autres, avec une mention spéciale pour le niveau 2, où les personnages flottent en apesanteur dans un hôtel comme Tintin dans sa fusée lunaire, jusqu'à la sortie des rêves qui nécessitent la coordination d'actions similaires dans des temps différents.

Chris Nolan a avoué à la BBC être intéressé pour tourner un James Bond : le troisième niveau du rêve (le moins intéressant) peut servir de bout d'essai, tant la poursuite à ski et en motoneige rappelle celles de "Rien que pour vos Yeux" ou "L'Espion qui m'aimait". Ça et là, on peut glaner d'autres citations, à commencer par celle de la scène du vieil homme dans son lit mortuaire, venue tout droit de "2001, l'Odyssée de l'Espace". Et que dire de la chanson de Piaf qui sert de signal, quand on sait que Marion Cotillard figure au générique ?

Une autre qualité indéniable du dernier film de Chris Nolan, et qui le différencie du tout venant de la production des grands studios, c'est l'intégration des effets spéciaux au récit, et non l'inverse comme c'est le cas trop souvent. Ainsi, les superbes scènes tournées à Paris (une rue haussmanienne qui crève de partout, une autre qui se replie sur elle-même, des éléments de décor qui se déplacent pour créer une mise en abyme) constituent des illustrations pour l'initiaition d'Ariane, et avec elle, du spectateur. De même, l'irruption entropique d'une locomotive en plein New York prend son sens au fur et à mesure que se font les révélations sur les désordres amenés par la pollution de l'esprit de Cobb sur les rêves visités.

Notons enfin que Nolan a délibérément refusé de tourner (comme Cameron) ou de convertir (comme Burton) son film en 3D, car il trouve que les lunettes 3D diminuent trop la qualité de l'image. Choix judicieux, quand on voit le résultat plastique de l'image 2D qui sert d'écrin à ce polar métaphysique qui surnage indiscutablement dans la morne distribution estivale.

Cluny



Par Cluny - Publié dans : critiques de juillet-août 2010 - Communauté : Cinéma
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Mercredi 23 juin 2010 3 23 /06 /Juin /2010 20:00
Film britannique de Stephen Frears

Interprètes : Gemma Arterton (Tamara Drew), Dominic Cooper
(Ben Sergeant), Roger Allam (Nicholas Hardiment), Bill Camp (Glen)

Durée : 1 h 49

Tamara

Note :
  6 /10 

En deux mots :
Un Stephen Frears mineur, frivole et superficiel.  

Le réalisateur : Né en 1941 à Leicester, Stephen Frears réalise son premier film, «Gumshoe», en 1971. Entre 1985 et 1987, le réalisateur signe trois films très virulents inspirés par la déliquescence de la société britannique : «My Beautiful Laudrette», «Prick up», et  «Samy et Rosy s’envoient en l’air».
A partir de 1988 («Les liaisons dangereuses»), il alterne les réalisations des deux côtés de l’Altantique : «Les Arnaqueurs», «Mary Reilly», «Dirty Pretty Things», « Mrs Henderson Presents», « The Queen» et «Chéri».

 

Le sujet : Beth Hardiment, l'épouse d'un auteur de romans policiers à succès, tient dans la campagne anglaise une pension pour écrivains. Tamara Drewe, journaliste à "The Independant", vient pour vendre la maison voisine où sa mère vient de mourir. Elle demande à Andy, le factotum des Hardiment, de retaper la maison. Elle s'installe avec Ben, batteur d'un groupe rock, à la grande jalousie de Jody et Casey, deux adolescentes qui vont changer le cours de cette histoire.

La critique : Drôle d'idée de la part de Stephen Frears que d'adapter ce roman graphique (le roman graphique est à la bande dessinée ce que le technicien de surface est au balayeur) de l'Anglaise Posy Simmonds, couronné au Festival d'Angoulême en 2009. Drôle d'idée, car la marge de manoeuvre laissée au réalisateur se trouve réduite par rapport à l'adaptation d'un roman, surtout si comme Stephen Frears et sa scénariste Moira Buffini, on attribue à la B.D. le rôle de story-board, ainsi que le raconte cette dernière : "Il nous est souvent arrivé de tourner une scène, puis de regarder dans le livre en nous disant qu'on ne pouvait pas faire mieux".

 

De fait, la fidélité à la B.D. est absolue, que ce soit dans le casting, les décors, le découpage et les choix de cadrage. Est-ce cette fidélité, ou la trame même de cette histoire de pension pour écrivains propice à tous les marivaudages, qui explique la bizarre impression de se trouver face à un récit à la fois terriblement bavard et en même temps engoncé dans un cadre trop restrictif ? Toujours est-il que, malgré des rebondissements romanesques à la pelle, on en arrive à partager l'avis que Beth porte sur le livre d'un de ses pensionnaires : c'est trop écrit, et que plus grave, on finit par s'ennuyer.

 

Stephen Frears explique une des raisons de son choix : "Le scénario proposait un élément rare : les Anglais ne font pas de films sur la bourgeoisie. c'est davantage une tradition française, regardez les films de Chabrol sur la bourgeoisie...". Remarque intéressante, et vraie au moins en creux, quand on voit la capacité du cinéma britannique à raconter la vie de la classe ouvrière (Ken Loach, Mike Leigh, Mark Herman) comparativement au cinéma français. Mais concernant "Tamara Drewe", on est plus proche de Pascal Thomas que de Claude Chabrol, car le milieu décrit est bien trop propice à la caricature : toute la palette d'écrivains, du thésard coincé à la spécialiste du polar lesbien, star de rock ou journaliste bobo, et on ne peut pas compter sur Posy Simmonds et Stephen Frears pour avoir une quelconque analyse sociale au delà de cette collection de portraits et de situations plutôt stéréotypés.

 

Tardi a écrit : "Le western ne fonctionne pas dans la bande dessinée, et c'est un genre essentiellement cinématographique. Peu importe les qualités de Gillain ou de Giraud, aussi bons dessinateurs soient-ils, jamais leurs chevaux ne galoperont." Je retourne ce constat dans l'autre sens : la B.D. s'est nourrie du cinéma et lui a emprunté ses codes pour inventer son propre langage, et la démarche d'adaptation de petits mickeys au grand écran fait penser à une traduction de traduction. Faute de l'avoir compris, Stephen Frears gâche son talent - car il en a, et il nous le montre même ici plusieurs fois -, et nous fait regretter le film de l'acabit de "My Beautiful Laundrette", des "Liaisons dangereuses" ou de "The Queen" qu'il aurait pu tourner à la place.

 

Cluny

Par Cluny - Publié dans : critiques de juillet-août 2010 - Communauté : Cinéma
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