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critiques de 2006

Dimanche 31 décembre 2006 7 31 /12 /Déc /2006 14:30

Film américain de Nancy Meyers


Interprètes : Kate Winslet (Iris), Cameron Diaz (Amanda), Jude Law (Graham), Jack Black (Miles)


Durée : 2 h 11




Note : 6,5/10


En deux mots : En laissant parler son coeur de midinette, on peut apprécier cette comédie sentimentale, plus sentimentale que comédie.


La Réalisatrice : Née à Philadelphie en 1949, Nancy Meyers a commencé comme scénariste : "La Bidasse" (1980), "Le Père de la Mariée" (1992) ou "Les Complices" (1995). Elle devient réalisatrice en 1999 avec "A nous quatre", et connaît le succès avec "Ce que veulent les Femmes" en 2001.

 

L'histoire : En Angleterre, Iris craque en apprenant que l'homme dont elle est amoureuse depuis trois ans va se fiancer. En Californie, Amanda, dirigeante d'une agence de réalisation de bande-annonce, rompt avec son copain. L'une et l'autre ont besoin de partir très loin pour passer Noël. Grâce à internet, elles échangent leurs maisons.

Iris s'installe dans la somptueuse villa d'Amanda, et sympathise avec un vieux voisin, scénariste oscarisé, et un compositeur de musique de film qui vient lui aussi de rompre. Dans le Surrey, Amanda déprime dans le minuscule cottage d'Iris, jusqu'à ce que débarque Graham, le frère de sa logeuse, beau comme un Dieu (normal, c'est Jude Law). Bien entendu, les deux jeunes femmes qui avaient choisi un tel exil pour ne plus entendre parler de mecs, vont craquer pour leurs visiteurs...


La critique : Période idéale pour les sucreries, Noël nous vaut donc cette nouvelle comédie romantique de Nancy Meyers, dont le titre pourrait être celui de son premier film, "A nous quatre". L'idée de base est dans l'air du temps, celle d'un échange de maisons par internet, et si elle justifie le montage parallèle qui ponctue tout le film, elle n'excuse pas sa longueur excessive.


Le propre de ce genre de film à l'eau de rose, c'est de répondre à un cahier des charges bien précis, et "The Holiday" n'y déroge pas : femme(s) dégoûtée(s) des hommes suite à la goujaterie de l'un d'entre eux, rencontre impromptue, même si elle est attendue par tout le monde sauf les deux (ici quatre) impétrants, et comme il faut bien légitimer le métrage, quelques obstacles et quiproquos qui viennent perturber ces idylles.


Tout cela est fort prévisible, et on ne retrouve pas ici le rythme ni une certaine causticité qui faisaient la marque de "Ce que veulent les Femmes". Alors, on s'attache à d'autres choses, et notamment le jeu des acteurs : large victoire des Anglais sur leurs cousins outre-Atlantique. Alors que Cameron Diaz en fait des tonnes et minaude à longueur de scènes, Kate Winslet réussit à rendre attachant son personnage de Bridget Jones (heureusement un peu moins empotée), et Jude Law se glisse avec élégance dans les pantoufles de Hugh Grant, véritablement craquant quand il se vante d'être "un chialeur de première", ou quand il avoue : "J'ai une vache, je couds, et le week-end, j'achète des tutus".


Nancy Meyers fait une digression dans la bluette avec le personnage d'Arthur Abbott, le vieux scénariste joué par Eli Wallach. Et cette incursion est à l'image de l'ensemble, alternant le bon, comme la soirée de hanouka avec Iris, Miles et ses vieux potes, et le bien lourdingue, comme la cérémonie d'hommage avec traveling arrière sur une salle lui faisant une standing ovation et la musique sirupeuse d'Hans Zimmer ; musique qui joue un rôle dans l'histoire, puisque Jack Black interprète un compositeur de musiques de films (lui-même a été le chanteur du groupe rock Tenacious D).


Il est dommage que la réalisatrice n'ait pas davantage développé l'idée d'illustrer certains moments de la vie sentimentale d'Amanda par une bande-annonce, idée digne de "La Vie secrète de Walter Mitty" et que Julie Lopes-Curval a su exploiter dans "Toi et Moi". C'est ce petit manque de folie qui empêche "The Holiday" de dépasser le statut de téléfilm de Noël gentillet, et d'approcher les comédies avec Irene Dunne ou Cary Grant qu'Arthur fait découvrir à Iris.


Cluny


Par Cluny - Publié dans : critiques de 2006 - Communauté : Cinéma
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Samedi 30 décembre 2006 6 30 /12 /Déc /2006 19:59

Film français de Marc Rivière


Interprètes : Christophe Lambert (Tom Vatanen), Julie Gayet (Olga), François Morel (le pasteur)


Durée : 1 h 35



Note : 5/10


En deux mots : Adapation bien plate du chef d'oeuvre d'Arto Paasilinna.


Le Réalisateur : Marc Rivière a commencé comme assistant de Gérard Oury, Yves Robert, Georges Lautner ou Jean Yanne. Il réalise son premier long-métrage de cinéma en 1988, "Le Crime d'Antoine", avec Tom Novembre et Patrick Timsit. Il a réalisé une trentaine de téléfilms.


L'histoire : Tom Vatanen est un célèbre photographe québecois, qui s'aprête à recevoir un prix. Son agent réussit à le convaincre d'aller faire des photos d'ados morts d'overdose. Sur le chemin du retour, leur voiture heurte un lièvre. Vatanen part à sa recherche dans la forêt. Exaspéré, son chauffeur l'abandonne là. Commence alors une longue errance en direction du Grand Nord avec le lièvre, qui suscite sur son passage de l'affection et de la haine exacerbées. Rencontrant tour à tour un ancien ami, une jeune femme, son frère pasteur, des bûcherons et des chasseurs, il finit par retrouver son père qu'il n'avait plus vu depuis la mort de sa mère.

 

La critique : Je fais partie de la secte des nombreux admirateurs d'Arto Paasilinna ("Le lièvre de Vatanen" a été vendu à 160 000 exemplaires en France), et c'est avec une curiosité mêlée de crainte que je suis allé voir ce film, en me demandant comment on pouvait bien traduire à l'écran un auteur capable de dire tant en si peu de mots, comme cette phrase de la première page : "Ils traversaient en crabe la splendeur du soir, la tête rentrée, butés, l'esprit tendu, sans même s'apercevoir de tout ce que leur course avait de misérable."


Mes craintes se sont avéré justifiées, et disons le tout net, Marc Rivière adaptant Paasilinna, c'est un peu comme si Josée Dayan mettait en scène Jean Echenoz. Premier choix discutable : la transposition de l'histoire de la Finlande au Québec, peut-être justifiée par un casting francophone. Définniser "Le Lièvre de Vatanen", c'est lui enlever une grande partie de son sel (Ce n'est pas un hasard si le moins bon des romans de Paasilinna est "Prisonniers du paradis", qui se passe en Mélanésie), car plus finlandais, tu meurs, ou alors tu es chez Kaurismaki.


Dans le livre, Vatanen rencontre le commissaire en retraite Hannikainen, qui explique sur neuf pages savoureuses, preuves à l'appui, qu'un sosie a remplacé le president Kekkonen en 1969. Et la bureaucratie tatillonne et empêtrée dans ses contradictions, les beuveries à la vodka au sauna, le sacrificateur du Ruisseau-à-la-con, l'incursion en Union Soviétique à la poursuite d'un ours, le débat juridique pour savoir si on peut juger un lièvre, tous ces évènements absurdes, et donc tellement finlandais, manquent cruellement au film de Marc Rivière.


Mais le contresens le plus important porte sur le lièvre lui-même. Dans le roman, il est avant tout un révélateur de la transformation qu'opère Vatanen. Il n'est qu'un lièvre, et même un levraud ; et quand on lui prête des sentiments, ce n'est qu'une anthropomorphisation projetée par son maître - ou par Paasilina. Alors que dans le film, il est tantôt une peluche disneyenne, et tantôt une réincarnation du lapin tueur de "Monty Python, Sacré Graal". La force du récit de Paasilinna réside dans sa véracité, qui rend crédible l'improbable ; Marc Rivière a esquivé cette dimension, préférant faire appel au fantastique, renforcé par des effets de ralentis et de bruitage dignes d'un téléfilm allemand - ce qui a le mérite de ne pas jurer avec le jeu de Christophe Lambert. à l'unisson de celui de Horst Tappert.


Alors, il reste une version édulcorée, light, de ce récit foisonnant, qui se laisse regarder avec pas mal d'ennui, et quelques pointes d'intérêt, comme l'apparition de François Morel en prédicateur fou. Mais si vous voulez véritablement rentrer dans l'univers de Paasilinna, lisez ou relisez "La Cavale du Géomètre", "Petits Suicides entre Amis" ou "Le fils du Dieu de l'orage".


Cluny


Par Cluny - Publié dans : critiques de 2006 - Communauté : Cinéma
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Mercredi 27 décembre 2006 3 27 /12 /Déc /2006 14:10

Film français de Pascal Thomas


Interprètes : Laetitia Casta (Francesca), Mathieu Amalric (Martin), Pierre Arditi (Adrien), Noémie Lvovsky (Charlotte)


Durée : 1 h 48


 

Note : 7/10


En deux mots : Un film à l'image de l'appart en question : bordelique, un peu viellot mais bien sympathique.

 

Le Réalisateur : Né en 1945 dans la Vienne, Pascal Thomas est repéré en 1971 par Claude Berri qui produit son premier court-métrage, "Le Poème de l'élève Mikovsky". En 1972, il tourne son premier long-métrage, "Les Zozos", chronique des déboires amoureux d'une bande de lycéens. Il enchaîne avec "Pleure pas la bouche pleine" (1973) et "Le chaud Lapin" (1974). Après "Celles qu'on n'a pas eues" en 1981, il ne tourne que des publicités jusqu'en 1988 et "Les Maris, les Femmes, les Amants". Nouvelle éclipse jusqu'en 1999 et "La Dilettante", avec Catherine Frot. Depuis, il a réalisé "Mercredi folle journée" (2001) et "Mon petit Doigt m'a dit" (2005).


L'histoire : Francesca gère la cohabitation de tout un petit monde dans l'appartement de 320 m2 qui bénéficie grâce à sa grand-mère d'un avantageux loyer de 48. Il y a là Martin, son mari, monteur et prof de cinéma, sa fille, sa soeur de 14 ans dont elle a la tutelle, son autre grand-mère qui perd la boule, Adrien, cinéaste qui s'est incrusté depuis cinq ans. Et cela sans compter les amis et les amis des amis, ou encore la soeur dépressive de Martin. Tout y irait pour le mieux dans ce phalanstère, s'il n'y avait la propriétaire qui s'est mis dans l'idée de récupérer son appartement pour efin en tirer un revenu intéressant. Devant le défaitisme de son avocat, Francesca se souvient avoir fait deux années de droit et décide d'assurer seul la déense de la tribu. Pendant ce temps, Martin résiste tant bien que mal aux avances d'une belle cinéphile rencontrée dans un colloque à Florence.

 

La critique : La comédie chorale et morale mettant en scène des personnages bons en lutte contre la rapacité du monde moderne est à la mode dans le cinéma français : "Fauteuil d'Orchestre", "Coeurs" ou "Le Pressentiment" en sont les derniers avatars. "Le grand Appartement" appartient indéniablement à cette catégorie, mais on ne peut pas faire le grief à Pascal Thomas de suivre cette mode, puisqu'il en a été un des initiateurs.

 

Car on retrouve bien la patte de Pascal Thomas, cette façon de suivre de nombreux personnages que leur agitation constante amène à se confronter, avec un sens de la digression et du détail insolite voire loufoque ; cette fois, il met cette description au service d'une cause, celle du droit à continuer à vivre en communauté plus qu'en colocation dans un îlot de loyer de 48 au milieu d'un océan de spéculation immobilière et de hausse vertigineuse des loyers locatifs.


Il y a quelque chose de libertaire, de post-soixante-huitard dans la défense de ce mode de vie, et avocats et conseillers ne manquent pas de rappeler à Francesca que les temps ont changé, et que la loi du réalisme et celle du profit doivent inéluctablement s'imposer aux utopies d'un autre temps. La lutte judiciaire est donc une des péripéties du film, avec quelques lourdeurs (l'avocat de la propriétaire) et quelques contre-pied sympathiques (les conseils de leurs amis africains pour résister aux huissiers).


Il y a aussi une deuxième intrigue principale, celle de la relation de Francesca et de Martin, et de leurs réactions devant l'adultère contraint que ce dernier commet. L'intérêt réside dans l'opposition des deux caractères, Francesca dévoilant dans cette relation privée une faiblesse qu'elle se refuse à avoir dans son combat de passonnaria du droit au logement dans du 320 m2, et Martin étant un de ces hommes fragiles et ballotés que sait si bien décrire Pascal Thomas.


Mais le vrai héros du film, c'est l'appartement lui-même, et surtout la nature des relations qui s'y sont tissées, et on sent que ce sens de la communauté, de la famille recomposée voire surcomposée est celui du réalisateur : ainsi, la demi-soeur de Francesca est jouée par Victoria Lafaurie, qui a pris 40 cm depuis qu'elle jouait la fille de Vincent Lindon dans "Mercredi, folle journée", et il donne deux petits rôles à des réalisateurs, Cheik Doukouré ("Le Ballon d'Or") et Noémie Lvovski ("Les Sentiments"). Et quand Adrien, le réalisateur pique-assiette génialement interprété par Pierre Arditi décline son nom "Eglantier", son interlocuteur se trompe et l'appelle "Rosier", à moins que ce ne soit "Rozier", comme le réalisateur d'"Adieu Philippine" et de "Maine-Océan" que Pascal Thomas hébergea réellement.


Dans ce joyeux foutoir, il y a du bon et du moins bon. Si le personnage de la soeur dépressive et suicidaire de Martin, jouée par Valérie Decobert, réussit à passer en force, notamment quand elle déprime toute la maisonnée, à commencer par les chiens, en chantant une ballade serbe, d'autres paraissent bien caricaturaux, comme la grand-mère qui confond le salon et les toilettes, ou le rimailleur du café d'en-bas.

Pourtant, on pardonne ces quelques pétards mouillés, et notamment l'entourloupe finale, en se laissant porter par une réalisation oscillant entre Renoir (la profondeur de champ et les va-et-vient du couloir évoquant celui de la Collinière dans "La Règle du Jeu") et Jacques Demy (toute la troupe reprenant en coeur "Les Palétuviers").


Cluny


Par Cluny - Publié dans : critiques de 2006 - Communauté : Cinéma
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Samedi 23 décembre 2006 6 23 /12 /Déc /2006 15:00

Film américain de Tony Scott


Interprètes : Denzel Washington (Doug Carlin), Val Kilmer (Pryzwarra), Jim Caviezel (Carroll Oerstadt), Paula Patton (Claire Kuchever)


Durée : 2 h 10




Note : 7/10


En deux mots : Thriller assez eficace sur fond de paradoxe spatio-temporel.

Le Réalisateur : Né en Grande-Bretagne en 1944, Tony Scott est le frère cadet de Ridley Scott. Il fonde avec son frère une boîte de production et tourne plusieurs centaines de films publicitaires. En 1982, il réalise son premier film, "Les Prédateurs", avec David Bowie et Catherine Deneuve. Il renconte un succès planétaire en 1986 avec "Top Gun", puis avec "Le Flic de Beverly Hill 2" et "Jours de Tonnerre". Il réalise ensuite, entre autres : "True Romance" (1993), "USS Alabama" (1995), "Ennemi d'Etat" (1999), "Man on Fire" (2004) et "Domino" (2005).

 

L'histoire : Une bombe explose à la Nouvelle-Orléans sur un ferry chargé de marins de l'USS Nimitz, faisant 534 victimes. L'inspecteur Carlin de l'ATF découvre que le corps d'une jeune femme qui avait essayé de le contacter a été repêché quelques minutes avant l'explosion, avec des brûlures destinées à faire croire qu'elle avait péri dans l'attentat. Il est alors intégré à une équipe qui utilise une nouvelle technologie permettant de visualiser des évènements survenus quatre jours auparavant. Persuadé qu'elle le conduira jusqu'au terroriste, il choisit de suivre cette jeune femme dans les heures qui ont précédé l'explosion ; mais quand il découvre que cette technologie permet aussi d'envoyer des objets dans le passé, il décide de tenter de modifier le cours des évènements.

 

La critique : Tony Scott est un honnête faiseur de films, qui retrouve là son producteur de toujours, Jerry Bruckheimer, et son acteur de prédilection, Denzel Washington. Il collabore pour la première fois avec le scénariste Terry Rossio, auteur de "Small Soldiers" ou de la série des "Pirates des Caraïbes". Au delà d'une réalisation efficace, quoiqu'un peu trop clinquante (photographie mordorée, abus de ralentis), l'intérêt du film repose sur un scénario assez habile, basé sur une dimension fantastique ancrée dans une réalité très contextualisée : la Nouvelle-Orléans d'après Katerina et l'Amérique post-11 septembre (même si le terroriste est ici plus proche de Timothy McVeigh, l'auteur de l'attentat d'Oklahoma City).


Ce scénario repose sur un concept aussi vieux que l'idée du voyage dans le temps : tout intervention dans le passé risque de changer le cours des événements, et donc de modifier les conditions qui ont rendu possible le présent.Terry Gilian dans "L'Armée des 12 Singes" avait choisi de répondre par la négative, et on a l'impression jusqu'au dénouement que malgré le charabia pseudo-scientifique sur la courbure du temps, les réalités parallèles finiront par se superposer.


A l'instar de John Anderton dans "Minority Report", Doug Carlin tente de  remonter le temps pour empêcher que soit commis un meurtre, ou plutôt des meurtres, puisqu'au-delà de l'attentat qu'il cherche à éviter, il s'implique aussi beaucoup dans la sauvegarde de la jeune femme dont il a forcé l'intimité ; les scènes où les agents du FBI la suivent sur une multitude d'écrans pourraient être signées De Palma, leur voyeurisme n'étant qu'une mise en abime de notre propre statut de spectateur. Notons que le titre Déjà vu est lui-même une fausse piste, puisqu'il ne s'agit pas vraiment de réminiscence, contrairement à ce que laissait entendre la bande-annonce, et encore plus le teaser habilement diffusé dès le mois d'août pour ancrer ces images dans l'inconscient des spectateurs.


Sur un sujet lui-même déjà-vu, Tony Scott a su parfois innover, comme cette poursuite à quatre jours de décalage, un casque permettant au héros de visualiser le déplacement passé du suspect. Il a aussi pompé ses petits camarades, commes ces plans sous-marins de l'explosion du ferry avec des voitures s'enfonçant dans l'eau, et qui évoque furieusement une scène identique dans "La Guerre des Mondes".  On pense aussi à "Memento", puisque là encore, on commence par la fin, et qu'à défaut de se tatouer le corps, il utilise des magnets sur un frigo pour se laisser un message à lui-même.


Malgré ces réserves, "Déjà vu" est quand même un thriller habilement ficelé, efficacement réalisé et doté d'une distribution irréprochable. Et puis, comme pour "Sixième Sens" ou "Memento", voilà quelques discussions en perspective à la sortie de la salle sur l'interprétation de ce que chacun aura compris !


Cluny


Par Cluny - Publié dans : critiques de 2006 - Communauté : Cinéma
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Mercredi 20 décembre 2006 3 20 /12 /Déc /2006 21:19

Film français de Patrice Leconte


Interprètes : Daniel Auteuil (François), Dany Boon (Bruno), Julie Gayet (Catherine), Julie Durand (Louise)


Durée : 1 h 48


 

Note : 5/10

 

En deux mots : Un téléfilm au cinéma par Leconte, ça reste un téléfilm..

 

Le Réalisateur : Né en 1947 à Paris, Patrice Leconte a fait l'Idhec avant de travailler comme dessinateur et auteur au journal Pilote. En 1975, il réalise son premier film "Les vécés étaient fermés de l'intérieur". C'est ce film qui le fait remarquer par la troupe du Splendid, qui lui demande de réaliser "Les Bronzés" en 1978, puis les "Bronzés font du ski" en 1980. Il enchaîne sur trois comédies populaires : "Viens chez moi, j'habite chez une Copine" (1980), "Ma femme s'appelle reviens" (1982) et "Circulez, il y a rien à voir" (1983). Il change de style en 1985 avec "Les Spécialistes", un film d'action, et "Tandem" en 1987, une comédie douce-amère. "Monsieur Hire" en 1990 lui vaut une sélection à Cannes, et "Ridicule" '1996) une nomination à l'oscar du meilleur film étranger. Il réalise ensuite, entre autres : "La Fille sur le Pont" (1998), "La Veuve de Saint-Pierre" (1999), "L'Homme du Train" (2002) et "Les Bronzés 3" (2005)


L'histoire : François Coste est un riche marchand d'art qui consacre sa vie à son travail. En revenant d'un enterrement où il n'y avait que sept personnes, il se demande si le sien verrait plus de monde ; ses relations n'en sont pas persuadées, et son associée fait le pari avec lui qu'il sera incapable de lui présenter quelqu'un qui soit son meilleur ami. Il se rend compte alors qu'il n'a aucun ami ; tous ceux qu'il approche lui renvoient à la tête son égoïsme. Il rencontre alors un chauffeur de taxi, Bruno, qui accepte de lui servir de coach. Mais les résultats sont lamentables, tant François se montre incapable d'être authentique et sympathique. Progressivement, une amitié commence à naître entre les deux hommes si dissemblables. Mais l'un est sincère, l'autre pas...  

  

La critique : Patrice Leconte présente une filmographie très inégale : à côté de films attachants, comme "Tandem", "Monsieur Hire" ou "La Fille sur le Pont", il a réalisé des films bien moins réussis comme "Une chance sur deux" ou "Rue des Plaisirs". Après le bankable "Bronzés 3", il revient à la comédie plus light avec "Mon meilleur Ami", le vingtième avatar "comique" du cinéma français que je dois endurer depuis le début de l'année. Ce manque d'imagination de la production hexagonale dans le choix du genre se ressent ici en plus dans le scénario, digne d'un des synopsis les plus soporifiques de "Joséphine, Ange gardien". L'idée de base, et la seule du film, est celle de la rencontre de deux solitudes, une de la France d'en-haut, l'autre de la France d'en-bas, la première cherchant à acheter l'amitié du second.


La psychologie des personnages est digne de la cour de récré des CE2 : François est persuadé que de vagues relations d'affaires, concurrents de surcroît, ou des camarades perdus de vue depuis le collège peuvent devenir en un clin d'oeil son meilleur ami. Quant à Bruno, on ne peut pas croire à la fois à son côté Raymond-la-Science insupportable et à sa bonhommie sympathique.

 

Tout cela patauge dans les bons sentiments moralisateurs, et on est bien loin de la douce cruauté du personnage de Mortez dans "Tandem", pourtant évoqué ici dans la première scène où apparaît Bruno qui écoute le Jeu des Mille Francs. Daniel Auteuil ne peut pas grand chose pour rendre crédible un personnage qu'on veut nous présenter comme égoïste mais qui est surtout d'une effroyable niaiserie. Dany Boon s'en sort un peu mieux, surtout quand il joue vraiment la veine comique, basée ici sur son trac.

 

Le film est sauvé de l'ennui généralisé par la scène finale, le jeu télévisé Qui veut gagner des millions ?, où Dany Boon utilise tous les codes de l'émission pour surmonter son trac et dire ce qu'il a sur le coeur à François. On retrouve fugitivement le rythme nécessaire à une comédie, et le savoir-faire de Leconte qu'on croyait définitivement enlisé dans les sables mouvants du sentimentalisme bobo.

 

Cluny


Par Cluny - Publié dans : critiques de 2006 - Communauté : Cinéma
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