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critiques de septembre 2009

Dimanche 27 septembre 2009 7 27 /09 /Sep /2009 19:14

Film américain de Katheryn Bigelow

Titre original : The Hurt Locker

Interprètes : Jeremy Renner (Sgt Will James), Anthony Mackie (Sgt JT Sanborn), Brian Geraghty (Owen Elridge)



Durée : 2 h 04

Note :  5 /10

En deux mots : Tentative pénible de modernisation des vieux poncifs militaristes yankee.

La réalisatrice : Née en 1951 à San Carlos en Californie, Katheryn Bigelow a suivi des études de peinture au San Francisco Art Institute. Elle réalise son premier film en 1982, "The Loveless", suivi en 1987 de "Aux frontières de l'Aube". Elle rencontre le succès en 1990 avec "Blue Steel", puis en 1991 avec "Point Break". Elle tourne en 1995 "Strange Days", écrit par son mari James Cameron. Suivent "Le Poids de l'eau" (2000) et "K 19, Le Piège des Profondeurs" (2002).

 

Le sujet : En Irak, la compagnie de déminage Bravo vient de perdre son chef, tué dans l'explosion d'une bombe. Le sergent James qui le remplace accomplit sa mission au mépris des règles de prudence, ce qui lui vaut l'antagonisme de ses deux coéquipiers, le Sergent Sanborn et le soldat Elridge.


La critique : Je suis un peu interloqué par l'excellent accueil que la critique a réservé à ce nouveau film sur la guerre en Irak. Certes, Hollywood nous montre une fois de plus sa capacité à traiter les points chauds de l'actualité nationale, mais on ne peut pas dire que ce soit un scoop. Il y a d'ailleurs une accélération de cette réactivité : les grands films sur la guerre du Vietnam avaient été tournés quelques années après les accords de Paris, alors que les GI's sont loin d'avoir commencé un quelconque désengagement, et que le cinéma américain a déjà produit "Dans la Vallée d'Elah", "Battle for Haditah" ou "Redacted".

Certes, "Démineurs" permet de découvrir le travail très particulier de ces unités qui ne manquent pas de travail dans l'Irak ravagé par les attentats suicides et les EEI, Engins explosifs improvisés. Katherin Bigelow a un indéniable savoir-faire pour le grand spectacle, et son "Point Break" est devenu un film-culte, aidé en cela par Brice de Nice. L'explosion de la scène d'ouverture constitue un vrai morceau de bravoure, et le réalisme dela reconstitution ne peut être mise en cause.

Pourtant, j'ai assez vite ressenti un sentiment de gêne, renforcé par le fait que le réalisateur est une réalisatrice : afin de créer une intrigue entre deux explosions, Katheryn Bigelow a doté ses personnages de traits de caractère ultra-stéréotypaux. L'opposition entre le sergent James, tête brûlée inconsciente et le sergent Sanborn, soucieux de préserver la vie de ses équipiers est sensée donner du tonus à l'histoire : elle ne fait en réalité que décrédibiliser l'ensemble, tant elle semble sortie d'un film militariste des années maccarthistes.

On a le droit à tous les clichés du genre : la citation en exergue qui annonce "la guerre est une drogue", le colonel qui vient féliciter le sergent James d'être aussi "couillu", le soldat Elridge qui a honte de reconnaître sa peur, jusqu'à la réconciliation à coups de poing et à coup de gnole. Devant cette débauche de testostérone décérébrée, je me suis demandé si la réalisatrice avait choisi le deuxième degré, mais hélas, non.

Si on réussit à surmonter l'agacement devant cette énième déclinaison de la mythologie du mâle U.S., il y a quelques éléments intéressants à relever, comme la représentation subjective des Irakiens tels que les voient les soldats américains. Ils sont la plupart du temps filmés de loin, et le moindre de leurs gestes est interprété comme une menace, justifiant la virulence de la réaction, ce qui amène James à faire ce constat dans un moment de lucidité à la suite de l'humiliation subie par un suspect : "Si ce n'est pas un insurgé, ça l'est devenu".

Ce qui aurait pu être un témoignage intéressant sur l'impasse dans laquelle se trouve l'armée américaine se réduit finalement à un énième western (d'avant "La Flèche brisée", bien sûr), où les Indiens sont remplacés par des Irakiens dont la cruauté devrait conduire à adopter la pensée de Custer sur la nature d'un bon Indien. Le choix d'adopter les pires codes du film de guerre U.S. conduit de facto à légitimer le militarisme américain, et à continuer à produire idéologiquement de la viande à canon pour les interventions militaires futures.

Cluny
Par Cluny - Publié dans : critiques de septembre 2009 - Communauté : Cinéma
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Samedi 26 septembre 2009 6 26 /09 /Sep /2009 19:09
Film américain de Neill Blomkamp
 
Interprètes : Sharlto Copley (Wikus Van der Merwe), David James II (Koobus), Jason Cobe (Christopher)

Durée :
1 h 50



Note :
  7/10 

En deux mots :
Premier film original où les aliens sont (mal)traités comme des réfugiés. 

Le réalisateur :
 Né en 1979 à Johannesbourg, Neill Blomkamp étudie le cinéma à Vancouver. Il commence comme spécialiste des effets spéciaux à la télévision, avant de débuter la réalisation par des clips et des publicités. A 26 ans, il réalise son premier court-métrage, "Alive in Joburg" où il imagine dans le style documentaire sa ville natale aux prises avec des problèmes d'intégration des aliens. 


Le sujet : Il y a 28 ans, un immense vaisseau alien s'est arrêté au-dessus de Johannesbourg. Un million d'extra-terrestes affaiblis et désorientés a été parqué dans un camp de réfugié, District 9 dont la gestion a été confiée à la MNU, une société privée. Les problèmes de délinquance et de cohabitation se multipliant, la MNU décide de transférer les aliens de District 9 vers un nouveau camp à 200 miles de là. Wikus Van der Merwe, l'agent de la MNU chargé de l'opération, est contaminé par un produit et voit son corps commencer à muter.


La critique : Il n'y a rien d'étonnant à retrouver Peter Jackson au générique, comme producteur de ce premier film, tant on retrouve l'énergie, le goût du gore et l'humour potache des films de ses débuts en Nouvelle-Zélande, "Bad Taste" ou "Braindead". La différence est juste que le producteur-mécène a tourné entretemps la trilogie du "Seigneur des Anneaux" et "King Kong", et qu'il a mis 30 millions de dollars à la disposition de Neill Blomkamp pour réaliser une déclinaison longue de son court métrage.

On comprend aussi ce qui a dû attirer Peter Jackson dans le scénario que lui proposait Neill Blomkamp, et qui fait l'originalité de ce film : donner à des créatures aussi repoussantes que celles d'"Alien" ou de "Starship Troopers" la vulnérabilité d'"E.T.". Car on en peut pas dire que les non-humains, ainsi désignés dans la version politiquement correcte - la version courante étant "crevettes", - soient particulièrement glamour. Elles n'ont ni la grâce éthérée de leurs cousines de "Rencontre du 3° type" ou de "Mission to Mars", ni l'aspect de nounours d'Alf ou du copain d'Elliott.

Physiquement, il s'agit d'un croisement entre un crustacé et un insecte, avec carapace, tentacule et exosquelette, sans oublier des goûts gastronomiques douteux oscillant entre quartiers de barbaque et addiction au pâté pour chat. Socialement, elles ont à la fois les caractèristiques d'un Afghan dans la feue jungle de Calais, et celle d'un sauvageon cher à Chevènement., y compris la fascnination pour les chaussures de marques. Echouées au dessus de Johannesbourg alors que Mandela avait encore huit ans à croupir dans les geoles de l'Apartheid, elles semblent avoir perdu le contrôle d'une technologie pourtant bien supérieure à la nôtre, et vivent dans un camp de réfugiés qui a toutes les apparences d'un township.

Le procédé narratif choisi est celui du pseudo documentaire, avec interview des témoins de l'action et diverses bandes vidéos ; ce n'est certes pas très original, mais ça permet de faire passer de façon digeste un commentaire sur tout ce qui a précédé l'action, et de donner du rythme à la narration, même si cela justifie aussi la caméra parkinsonienne et le montage clipesque.

Les deux forces de "District 9" résident dans le choix de ce parti pris de projeter métaphoriquent sur les aliens de nombreuses tares humaines, et l'indéniable sens du rythme qui accroche le spectateur de bout en bout. Car pour le reste, il laisse après quelques heures l'impression étrange d'un montage de scènes vues ailleurs : la métamorhose de Wikus rappelle celle de "La Mouche", les robots ceux de "Robocop" et de "Juge Dredd", les Nigérians les traficants d'armes de "Lord of War", les véhicules de la force spéciale ceux de "Mad Max", la traque dans le camp celle de "New Yorl 1997" et la musique omniprésente celle de "Blood Diamond".

Avec tous les ingrédients de la série B (acteurs inconnus - Sharlto Copley excellent en gros bourrin afrikaaner s'extasiant devant l'explosion des oeufs des aliens dans l'incendie qu'il a ordonné -, scénario rocambolesque, mélange de gore et d'humour potache), et malgré des emprunts proches du plagiat, "District 9" réussit finalement à proposer à la fois un film assez captivant et une parabole plus finaude qu'il n'y paraît sur les atteintes aux droits de l'homme, même et surtout quand il s'agit de "non-humains".


Cluny
Par Cluny - Publié dans : critiques de septembre 2009 - Communauté : Cinéma
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Lundi 14 septembre 2009 1 14 /09 /Sep /2009 08:33

Film iranien d'Asghar Farhadi

Titre original :
Darbareye Elly

Interprètes : Golshifteh Farahani (Sepideh), Taraneh Alidousti (Elly), Shahab Hosseyni (Ahmad)



Durée : 1 h 56

Note :  7,5/10

En deux mots : A la fois témoignage sur la société iranienne d'aujourd'hui et drame prenant servi par d'excellents acteurs.

Le réalisateur : Né en 1972, Asghar Farhadi est diplômé en théâtre de l'Université de Téhéran. Il commence par réaliser des films en super-8 et en 16 mm à Ispahan. Il réalise des films pour la télévision avant de tourner son premier film en 2003, "Dancing in the Dust". Il tourne ensuite "The Beautiful City" en 2004 et "La Fête du Feu" en 2007..

 

Le sujet : Un groupe d'amis qui se sont connus à la fac passe un week-end dans une villa au bord de la mer Caspienne, avec comme invité de dernère minute Elly, l'institutrice de la fille de Sepideh, la dynamique organisatrice de la bande ; celle-ci espère qu'Elly tomera sous le charme d'Ahmad, un des amis qui vient de divorcer en Allemagne.


La critique : Le cinéma depuis ses origines a toujours rempli une double mission : celle de divertir en nous racontant des histoires, et celle de nous informer en ouvrant une fenêtre sur le monde. "A propos d'Elly" répond à ces deux fonctions : celle de Méliès, en nous proposant un récit passionnant marqué par une brutale rupture de tonalité, et celle des opérateurs Lumière en nous montrant le mode de vie et les mentalités de représentants de la classe moyenne dans une des sociétés les plus fermées du monde, sachant que malgré sa liberté de ton, le film a pu passer la double censure, politique et religieuse, pour rencontrer un large pulic en Iran.

En ce qui concerne l'aspect narratif, "A propos d'Elly" présente deux parties distinctes. La première nous montre un groupe d'anciens copains de fac qui partent en week-end, avec des préoccupations universelles : quelle répartition pour le couchage, qui va faire les courses et comment éviter les embouteillages du retour. On est là proche de "Vincent, François, Paul et les autres" avec les disputes futiles, les mecs qui fument la chicha pendant que les filles papotent à la cuisine, et la soirée charades à laquelle on associe les enfants.

Cette chronique attendrie se clôt par un long traveling sur le visage d'Elly en gros plan alors qu'elle s'échine à faire décoller le cerf-volant de la petite. Puis d'un seul coup le récit bascule dans le drame avec le début de noyade d'un des gamins, capté caméra portée comme on filme une scène de guerre, suivi par la découverte de la disparition d'Elly. La tonalité bascule, entre "Douze hommes en colère" et "Festen", avec des enjeux qui apparaissent les uns après les autres comme des poupées russes, avec au centre une question à laquelle le réalisateur se garde bien de donner la réponse avant le dénouement : Elly a-t-elle fugué ou s'est-elle noyée ?

C'est là que le film ajoute à l'enjeu dramatique la découverte du mode de pensée de la société iranienne : ce qui n'était au-début que petit marivaudage et légers mensonges sans conséquence devient lourd de menaces pouvant aller jusqu'à la lapidation, avec au centre la figure de Sepideh, remarquablement jouée par Golshifteh Farahani, qui passe du statut d'organisatrice sympa et fofolle à celui de bouc émissaire irresponsable.

Un des apects les plus intéressants est d'ailleurs la nature des rapports au sein du groupe, symbolisée par les deux votes, celui anodin de la première partie, et celui déterminant de la seconde. Dans les mécanismes de décision dans ce groupe (certes de la classe moyenne intellectuelle), les femmes ont une place prépondérante, et quand Sepideh se fait frapper par son mari, les femmes accourent pour la secourir et accabler Amir de reproches, alors que lui-même crie à sa femme "Regarde ce que m'as forcé à faire".

A l'heure où continuent les émeutes contre le trucage électoral, "A propos d'Elly" nous aide à comprendre ce que vivent ces hommes et ces femmes - dont on peut penser que la plupart auront voté Moussaoui -, en quoi ils sont forcément loin de nous par un contexte particulier, celui d'une dictature théocratique, mais aussi très proches dans leur aspiration au bonheur, leurs réactions admirables ou mesquines et tout simplement dans la façon de vivre l'amitié au quotidien.

Cluny
Par Cluny - Publié dans : critiques de septembre 2009 - Communauté : Cinéma
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Samedi 12 septembre 2009 6 12 /09 /Sep /2009 21:05
Film américain de Ramin Barhani
 
Interprètes : Souleymane Sy Savane (Solo), Red West (William), Diana Franco Galido (Alex)

Durée :
1 h 31



Note :
  6,5/10 

En deux mots :
La rencontre de deux hommes, l'un en début de parcours, l'autre en fin de course. Une intensité gâchée par un scénario erratique et une lenteur pesante. 

Le réalisateur :
 Né en 1975 en Caroline du Nord, Ramin Barhani est d'origine iranienne. il étudie le cinéma à l'Université Columbia à New York. En, 2005, il réalise son premier long métrage, "Man Push Cart", suivi en 2007 par "Chop Shop" qui est présenté à la Quinzaine des Réalisateur. 


Le sujet : Solo, jeune chauffeur de taxi d'origine sénégalaise, prend dans sa voiture un vieil homme, William, qui lui demande de le conduire quelque jours plus tard au sommet d'une montagne, Blowing Rock pour un voyage sans retour. Solo tente de l'en dissuader, et se proclame son chauffeur attitré, afin de pouvoir le surveiller et découvrir ses secrets.


La critique : Pour quelqu'un qui s'apprête à se suicider, tomber sur Solo est certainement la pire épreuve qui puisse lui arriver. Car le chauffeur de taxi posséde une résistance aux rebuffades impressionnante, une capacité à se taper l'incruste envers et contre tout, le tout assorti à une mentalité de bon Samaritain qui devient peu à peu l'enjeu dramatique du film.

S'il y a bien quelque chose d'intéressant dans "Goodbye Solo", c'est certainement le refus de l'explication psychologique appuyée des personnages. Le film démarre alors que William et Solo sont déjà dans le taxi, au moment où le chauffeur sénégalais comprend quel est le projet de son client. On ne perd pas de temps à raconter l'avant, d'une part parce qu'on peut facilement le deviner si on a déjà pris un taxi une fois dans sa vie, et d'autre part parce que c'est au travers des yeux de Solo, présent de bout en bout à l'écran, que le spectateur découvre le peu d'indices sur ce qui a amené William à cette résolution.

Cette focalisation sur le personnage de Solo donne une force narrative évidente, et permet d'ouvrir le récit sur d'autres aspects de l'intrigue, comme sa relation avec Queyra et sa fille Alex, ou ses espoirs de devenir stewart. Mais elle nous rend aussi tributaire de l'optimisme forcené du héros, et cela en devient éprouvant, tant sa gentillesse indefectible finit par être insupportable. Ces errement de Solo accentue l'impression de décousu, voire de redites que le scénario donne, faute d'une ligne conductrice plus ferme.

Calquée sur les humeurs de Solo, la progression du film bascule quand ce dernier accepte enfin celui qu'il a proclamé comme son ami tel qu'il est, et renonce à faire son bien contre sa volonté. Ce basculement correspond à la dernière partie du film à l'ambiance totalement différente, tant du point de vue visuel que de celui de la narration débarassée de la loghorrée sympathique de Solo.

"Goodbye Solo" est construit sur l'opposition. L'opposition entre Williams le taciturne et Solo le volubile, celle entre l'obscurité de l'action urbaine, qui se déroule presque tout le temps la nuit, durant le service de Solo, et la blancheur fantômatique de la fin dans les superbes paysages de Blowing Rock. Mais la principale opposition est celle de la situation des deux héros face au rêve américain. Solo, immigrant de fraîche date, s'est vite coulé dans le meltin pot, entre ses compatriotes chauffeurs de taxi, ses copines (l'actuelle et son ex) latinas, et son pote dealer. Il croit pleinement à l'ascenseur social, et la présentation qu'il fait de lui-même au jury de la compagnie aérienne souligne sa croyance dans le modéle américain.

De Williams, on ne sait pas grand chose, à part sa résolution de se suicider et un goût pour la musique country. Mais sa gueule et son projet suffisent à comprendre que l'échec est possible aussi pays de l'American Dream, et c'est bpeut-être ce constat qui rend l'idée même du projet de William aussi insupportable à Solo.

"Goodbye Solo" trouve sa place dans cette série de films indépendants américains qui s'intéressent aux bas-côtés de la société US, comme "Wendy et Lucy" ou "The Visitor", avec les mêmes qualités d'ouverture à des aspects méconnus de la société américaine, mais aussi les mêmes défauts du mélange paradoxal d'épure et de didactisme démonstratif.

Cluny
Par Cluny - Publié dans : critiques de septembre 2009 - Communauté : Cinéma
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Samedi 5 septembre 2009 6 05 /09 /Sep /2009 18:51

Film français de Christophe Honoré  

Interprètes : Chiara Mastroianni (Léna), Marina Foïs (Frédérique), Marie-Christine Barrault (Annie), Jean-Marc Barr (Nigel)


 

Durée : 1 h 45

Note :  7/10

En deux mots : Nouvelle plongée du cinéma d'auteur français dans les névroses familiales, rendue digeste par la variété de la réalisation de Christophe Honoré.

Le réalisateur : Né en 1970 en Bretagne, Christophe Honoré a commencé par écrire des albums pour enfants, puis des romans et des pièces de théâtre. Il réalise en 2002 "17 fois Cécile Cassard", suivi en 2002 de "Ma Mère", en 2006 de "Dans Paris" et en 2007 de "Les Chansons d'Amour". En 2008, il réalise "Une belle Personne", adaptation contemporaine de la "Princesse de Clèves".

 

Le sujet : Après avoir quitté son mari Nigel du jour au lendemain et emmené avec elle ses deux enfants qu'elle avait délaissés pour son métier, Léna doit se battre contre sa mère et sa soeur qui ont décidé de faire son bonheur, sans se soucier de ce qu'elle veut réellement ; mais elle-même ne sait pas vraiment ce qu'elle veut, et de coups de tête en coups de gueule, de la maison familiale en Bretagne à son petit appartement parisien, elle arrive sustématiquement au contraire de ce qu'elle souhaitait .

La critique : "Non, non ma fille, tu n'iras pas danser", ordonne à Adèle sa mère dans la comptine "Le Pont du Nord". Aidée de son frère, vêtue de sa robe blanche et de sa ceinture dorée, Adèle va quand même au bal, et à la deuxième danse, le pont s'est écroulé : voilà le sort des enfants obstinés, conclue la comptine. Rien d'étonnant de trouver dès le titre un écho enfantin dans un film dont le scénario est signé de Christophe Honoré et de Geneviève Brisac, qui fut sa directrice d'édition à l'Ecole des Loisirs. Car ici, à observer vivre les trois générations, les comportements puérils foisonnent, mais pas forcément de la part des plus jeunes.

Au contraire, Anton, l'aîné de Léna, aborde la vie avec une maturité inquiétante ; quand sa mère tarde à recueillir un oisillon blessé, il lui demande "Est-ce que pendant la guerre, tu aurais sauvé les gens ?". Protecteur de sa soeur dans les scènes de ménage, il adopte aussi vis-à-vis de sa mère une relation inversée : c'est lui qui lui raconte une histoire, ou qui la rappelle à la réalité quand, sur une impulsion, elle veut
manger avec lui à la cantine du collège. Même la cadette, Augustine, explique doctement le modèle de pureté que représentaient les Cathares.

Leur mère quant à elle a la caractéristique enfantine de se laisser dicter sa conduite par ses émotions, et de multiplier les attitudes puériles : enterrer en cachette l'oisillon mort, se disputer avec sa soeur ou son frère ("Dégage" "- Non, toi, dégage"), se mettre en colère ou fuir à chaque contrariété. D'ailleurs, quand sa mère lui raconte un épisode de son enfance où avec sa soeur elle s'était perdue en forêt, c'est habillée en chaperon rouge que nous la montre Christophe Honoré.

Léna a bien des raisons de ne pas trouver sa place d'adulte, à commencer par sa mère qui invite en vacances son ex sans l'avertir, et qui continue à vouloir régenter sa vie avec la bonne conscience du scout qui fait traverser la vieille dame qui n'avait rien demandé. Sa soeur n'est pas en reste, dans un autre registre, car comme le dit leur père, "sans drame, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue, surtout pour les femmes de cette famille".

Après "Un Conte de Noël" et "L'Heure d'été", voici donc un troisième film d'auteur français à faire de la maison familiale un personnage à part entière, favorable aux réminiscences de l'enfance et aux déchirements de l'âge adulte. Après sa trilogie parisienne, Christophe Honoré réalise un film -ou au moins la première partie- dans sa région natale, la Bretagne, ce qui nous vaut une rupture étonnante au milieu du film : Anton raconte à sa mère le conte de Katell la Perdue, et d'un seul coup Christophe Honoré nous montre cette histoire épouvantable d'une fille qui refusait d'écouter ses parents, tuait ses prétendants comme dans "On achève bien les chevaux" et finit emportée par le diable.

J'ai mis longtemps à savoir si j'amais ou non ce film, agacé par la tare française du dialogue hyper-écrit et les répliques du type "L'amour du prochain, ça te dit quelque chose ?", comme dans les critiques des films précédents d'Honoré (J'ai depuis vu aussi "Une belle Personne", que j'ai beaucoup apprécié -peut-être parce que la préciosité des dialogues y est ici légitime). Et puis je me suis laissé convaincre par le jeu des acteurs, surtout Chiara Mastroianni et Marina Foïs, (mais aussi le Jean-Pierre Léaud d'Honoré, Louis Garrel, qui n'apparaît qu'après 45 minutes) et par la capacité du réalisateur à effectuer des changements de ton et même de style narratif qui évitent de s'enliser dans le pathos : arrêt des personnages qui s'adressent à la caméra, flash-backs oniriques et conte breton.

Malgré ses faiblesses maintenant habituelles dans le cinéma de Christophe Honoré, "Non ma fille, tu n'iras pas danser" est un film intéressant, notamment parce qu'il nous montre comment la maîtrise de la réalisation permet de rendre supportables des scènes qui dans bien d'autres films nous auraient donner envie de sortir de la salle ; à l'image de son héroïne, on trouve le film tour à tour agaçant, outré, statique, avant de finalement se laisser séduire par sa vitalité et sa liberté.

Cluny
Par Cluny - Publié dans : critiques de septembre 2009 - Communauté : Cinéma
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