Combien de critiques ?

A ce jour, il y a 498 critiques publiées dans ce blog.

Pages vues

Recherche

Recommander

Syndication

  • Flux RSS des articles

Calendrier

Octobre 2012
L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30 31        
<< < > >>
Mardi 4 septembre 2012 2 04 /09 /Sep /2012 20:33
Film français de Xavier Giannoli

Interprètes : Kad Merad (Martin Kazinski), Cécile de France
(Fleur), Louis-Do de Lencquesaing (Jean-Baptiste)

Durée :
1 h 52

 Superstar.jpg

Note :
  3/10 

En deux mots :
Le court métrage
le plus long du cinéma français. Pénible.. 

Le réalisateur :
Né en 1972, Xavier Giannoli a commencé par des documentaires et des courts métrages, parmi lesquels "L'interview" avec Mathieu Amalric, qui obtient la Palme du court à Cannes en 1998. En 2003, il réalise "Les Corps impatients", suivi de "Une Aventure" en 2005, de "Quand j'étais Chanteur" en 2006 et de " A l'Origine" en 2009.

Le sujet : Un matin, les gens se mettent à prendre Martin Kazinski en photo dans le métro, puis mettent en lignes leurs photos qui font un buzz énorme. Pourtant, vieux garçon timide travaillant dans une entreprise qui emploie des handicapés, il n'a rien pour être célèbre. Fleur, la productrice d'une émission de télévision, réussit à la convaincre de venir s'expliquer à l'antenne. Mais le remède s'avère être pire que le mal.


La critique : Mais pourquoi donc suis-je allé voir cette bouse ? J'avais pourtant relu mes critiques de " Quand j'étais chanteur" et de " A l'Origine", et particulièrement cette dernière où déjà j'assumais mon aversion pour le poujadisme franchouillard qui suinte du cinéma de Xavier Giannoli, alors que seuls à l'époque les Cahiers du Cinéma et Libération avaient échappé à la vague d'enthousiasme de la critique lors de la projection cannoise. Pour "Superstar", certains ont gardé leurs lunettes aveuglantes, comme Le Monde qui parle "d'une des plus belles productions que l'année nous ait données à voir" ou Marianne qui évoque "un édifiant thriller existentiel", mais nombreux sont ceux qui prennent leur distance avec un film aussi inconsistant.

 

Peut-être était-ce le sujet de la célébrité jetable, de l'accès au quart d'heure warholien facilité par le fait que des milliards d'individus ont un appareil photo-caméra dans leur poche, et de l'emballement du buzz médiatique qui me semblait intéressant ? Toujours est-il que justement, ce sujet-ci n'est pas traité, ou alors sous la simple forme d'un enfonçage de portes ouvertes et d'une dénonciation populiste des méchants producteurs qui s'en foutent des vrais gens, lesquels gens se font d'ailleurs rebalancer la responsabilité de la méchanceté universelle quand ils se mettent à brûler leur idole !

 

Le pitch tient en une ligne : sans aucune raison, un inconnu devient célèbre du jour au lendemain grâce au buzz internet relayé par la télévision. C'est après tout le principe de la télé-réalité depuis plus de dix ans, sauf que là, la victime n'est pas consentante. Giannoli va donc étirer à l'infini ce postulat de départ qui aurait pu donner matière à un sympathique court métrage, avec une déjà bien longue première partie qui filme Martin Kazinski dans le rôle du pauvre pitit papillon pris dans la toile (web en anglais, ;-) ), puis, comme le film s'enlise dans les dénégations horripilantes de notre Français moyen, une deuxième partie où il va rencontrer une série de personnages caricaturaux à souhait qui tous vont l'enfoncer : le producteur sans scupule, le fils naturel de Fogiel et de Delarue, un avocat intéressé, un travelo au grand coeur et un rappeur cousin de Balavoine et de Joey Starr...

 

Déjà, s'il avait eu un minimum de courage et/ou d'intelligence, Giannoli aurait choisi un inconnu. Prendre Kad Merad comme symbole de l'anonyme, cela revient à confier à DSK la présidence du jury de la Rosière ! Remarquez, cela permet une mise en abyme amusante, quand on voit sur un panneau la photo de Kad Merad en couverture d'un tabloïd qui proclame "Kasinski, on le voit trop !" Dans son coming out tragique à la "Tchao Pantin", le malheureux Kad Merad se cantonne dans un rôle de simplet hébété qui bafouille en se grattant "C'est une erreur, il n'y a pas de raison", et le sentiment de fausseté s'installe très vite, entre le jeu stéréotypé, l'absence de vérité du personnage et l'impossibilté d'oublier l'acteur aux 2 millions d'euros annuels.

 

"Superstar" se veut une charge contre la machine imbécile de la télé réalité. C'est d'ailleurs ce que dit Pascal Mérigeau dans le Nouvel Obs, quand il énonce que ce film aurait "pour seul mérite d'alerter que déjà l'entreprise serait salutaire". Soit. Mais comment peut-on alors cautionner au nom du cinéma le fait de reprendre à ce point les procédés de cette même télévison qie l'on dénonce ? Toute la première partie est traitée comme un résumé d'un épisode de Secret Story ou de Un Dîner presque parfait, étiré, répété, remonté, commenté...Il n'y a pas un gramme de mise en scène sincère, que de la copie de copie, ponctué par des dialogues affligeants du type "L'homme qui ne voulait pas être céllèbre, c'est un messager ! " ou "Il est venu pour nous punir, ce mec !"

 

Le dernier film de Giannoli représente donc la France à la Mostra de Venise, avec un autre réalisateur abonné des festivals, Olivier Assayas. Voilà donc ce que le cinémé français estime avoir de plus présentable ; bonne chance face à Terrence Malick, Brian De Palma, Kim Ki-Duk, Paul-Thomas Anderson ou Marco Bellochio... Après tout, c'est une image assez fidèle de l'absence d'imagination et d'originalité de la production hexagonale actuelle que ce long pensum prétentieux et démagogue. D'ailleurs, Xavier Giannoli a-t-il eu un sursaut de lucidité quand il fait dire au producteur : "Au début, c'était intéressant, après c'est un peu long" ? Mais voilà, même au début, c'est long.

 

Cluny

Par Cluny - Publié dans : critiques de septembre 2012 - Communauté : Cinéma
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Retour à l'accueil

Sorties récentes en DVD

Catégories

Créer un blog gratuit sur over-blog.com - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés