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Les critiques
clunysiennes
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Amateur de cinéma depuis plus de trente ans, je vais en moyenne deux fois par semaine dans les salles obscures. Je vous propose depuis décembre 2005 mes
critiques clunysiennes sur ce blog. Comme toutes critiques, elles sont subjectives, et elles mêmes susceptibles d’être critiquées. Contrairement aux critiques professionnels, n’étant pas
masochiste, je ne vais voir que des films que je pense aimer. M'étant frotté moi-même à la réalisation, je sais ce que chaque film représente d'investissements et d'espoirs individuels et
collectifs, et je prends plus de plaisir à encenser un film qu'à le descendre.
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Le 23/05/13 à 20:45 sur France 3
Le 24/05/13 à 00:50 sur Arte
Le 26/05/13 à 22:45 sur D8
Non ma fille, tu n'iras pas danser
Le 28/05/13 à 23:25 sur France 3
Film américain de Harmony Korine
Interprètes : James Franco (Alien), Vanessa Hudgens (Candy), Selena Gomez (Faith), Ashley Benson (Brit)
Durée : 1 h 32
La critique : Voilà encore un bel exemple de ces films qui bénéficient d'une réception très favorable de la critique (3,7/5 sur allociné), alors que l'accueil du public est beaucoup plus mitigé (2,3/5). Serge Kaganski dans Les Inrockuptibles y voit "du Godard boosté au Red Bull", Jean-Philippe Tessé dans Les Cahiers du Cinéma trouve qu'il "exprime la part poétique et misérable de notre époque" et Jean-Baptiste Thoret dans Charlie-Hebdo estime qu'"il se branche à merveille, et avec intelligence, sur l'humeur et la folie absurde de notre société de consommation." Bien qu'échaudé par quelques emballements critiques récents (" Tabou", " Gebo et l'ombre", " Camille redouble"), je me suis dit pourquoi pas, l'idée de voir deux Disney Girls, Selena Gomez et Vanessa Hudgens faire leur coming out trash avait un petit côté transgressif qui n'était pas pour me déplaire.
Le spring break, ou "semaine de relâche" est cette tradition récente aux Etats-Unis où les vacances universitaires de printemps donnent l'occasion aux étudiants de se livrer à des bacchanales sur les plages du Mexique ou de la Floride, et qui a servi de fond à de nombreux clips, et notamment de Britney Spears, citée à deux occasions dans le film ("Baby one more time" et "Everytime"). Harmony Korine a expliqué que la première image qu'il avait eue était celle de filles en bikinis avec une cagoule sur la tête et portant une arme. Dire ça, c'est spoiler le film, et surtout révéler le vide béant qui tient lieu de scénario entre la situation initiale (quatre filles fauchées qui attaquent un fast-food pour financer leur spring break) et la situation finale (deux filles en bikinis avec une arme).
Car l'histoire a été vue et revue mille fois, des braves filles qui tombent sous la coupe d'un bad boy, ça n'a rien de très nouveau, et visiblement ce n'est pas le fond qui a intéressé Harmony Korine (et les critiques), mais bien la forme : caméra toujours en mouvement, faux raccords, ralentis, couleurs fluo et gros grain, et une bande son agressive, avec répété mille fois le bruit amplifié d'un gun qu'on arme, bref, rien de bien nouveau, juste un clip étiré à l'infini. Quant aux "dialogues", il relève plus du bégaiement ou du disque rayé, puisque des répliques aussi bien écrites que "Tu le fais ou quoi ?", "Trouillard !" "Tu flippes ta race" sont répétés quinze fois, illustrées par les gesticulations de James Franco et des filles sur fond de billets verts répandus sur un lit king size de vedette de rap US, de gun et de CK-Be, c'était mieux filmé dans "Fatal". Ah, j'oubliais un élément central de l'intrigue, l'embrouille d'Alien avec son ex-meilleur copain, qui élève le clash entre la Fouine et Booba au rang de la Controverse de Valladolid.
Que peut bien vouloir nous dire un tel film ? Ce que Harmony Korine résume ainsi par analogie avec "Everytime" : "Ce morceau résume parfaitement l'esprit de "Spring Breakers", comme une connexion : beau en apparence avec ses stars en bikini, sinistre en profondeur avec sa dérive métaphysique." ? Une dérive métaphysique ? Pourquoi la seule qui échappe à la fascination morbide pour Alien se nomme Faith et nous est montrée dans un groupe de prière animé par un tatoué qui exalte ses "merveilleux étudiants chrétiens" ? S'il s'agit de montrer la perte du sens moral chez les jeunes, autant voir ou revoir "Alphadog", de Nick Cassavetes. Au-delà du profond ennui qui se dégage très vite de la stylisation du vide s'immisce rapidement aussi un sentiment de malaise sur le mélange de complaisance et de mépris pour cette sub-humanité qui suinte de l'apparente absence de point de vue du réalisateur, et progressivement s'impose l'idée que bien plus qu'inutile, ce "Spring Breakers" est avant tout néfaste.
Cluny
Avril 2013 :
Mais qui a re-tué Paméla Rose ?
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