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Jeudi 29 novembre 2012 4 29 /11 /Nov /2012 21:19
Film italien de Marco Tullio Giordana

Titre original : Romanzo di una strage

Interprètes : Valerio Mastandrea (Commissaire Calabresi), Pierfrancesco Favino
(Guiseppe Pinelli), Fabrizio Gifuni (Aldo Moro)

Durée : 2 h 00

Fontana.jpg

Note :
   7/10 

En deux mots :
Film très classique à la structure
labyrinthique sur l'attentat de Milan : faut s'accrocher !

Le réalisateur : Né en 1950 à Milan, Marco Tullio Giordana réalise son premier film en 1979, "Maudits je vous aimerai". Il tourne ensuite "La Chute des anges rebelles" (1981), "Pasolini, mort d'un poète" (1995), "Nos meilleurs années" (2003) et "Une histoire italienne" (2008).

 

Le sujet : Le 12 décembre 1969,une bombe explose à la Banque Nationale d'Agriculture Piazza Fontana à Milan, faisant 16 morts et 88 blessés. Le commissaire Luigi Calabresi dirige son enquête vers les milieux anarchistes d'une part, et les mouvements fascistes d'autre part. Au cours de son interrogatoire, et alors que Calabresi est dans un autre bureau, l'anarchiste Pinelli meurt en tombant par la fenêtre. Accusé par Lotta Continua d'être responsable de sa mort, le commissaire Calabresi découvre la manipulation des anarchistes par des fascistes, eux-mêmes téléguidés par les services secrets.

La critique : Lors de la sortie en 2003 de "Nos meilleures années", vaste fresque sur l'itinéraire de deux frères entre 1966 et les années 2000, Marco Tullio Giordana avait alors déclaré ne pas avoir voulu faire un film politique traitant directement de la réalité italienne. Avec "Une histoire italienne", où il s'attachait à deux acteurs du cinéma des Téléphones blancs, Stefano Masi et Enrico Lancia qui finirent sous les balles des antifascistes en avril 1945, il privilégiait là encore l'inscription de ses personnages dans un contexte : "Le fascisme, Salò, le sexe, la cocaïne, les partisans qui fusillent sans procès...". Après les heures noires de la fin du fascisme, il était naturel qu'il s'intéresse enfin directement à l'autre période trouble de l'histoire récente italienne, celle qu'on a appelé les années de plomb.

 

Un peu comme la Guerre d'Algérie pour le cinéma français, les années de plomb n'ont été traitées frontalement que récemment par le cinéma italien ("Bongiorno, Notte", de Marco Bellochio en 2004, "Romanzo Criminale" de Michele Placido en 2006, "Mon frère est fils unique", de Daniele Luchetti en 2007), alors que de la même façon que la Nouvelle Vague apparaissait au moment des événements d'Algérie, le cinéma italien était à son apogée au tournant des années 60-70. Il y a bien eu en 1976 "Cadavres exquis" de Francesco Rosi, adaptation de "Il Contesto" de Leonardo Sciascia, directement inspiré de la stratégie de la tension mise en place par certains secteurs de l'état avec la C.I.A. pour empêcher le compromis historique et l'arrivée aux affaires du Parti Communiste Italien. A la fin du film de Rosi, après l'assassinat de l'inspecteur Rogas et du secrétaire général du PCI, son successeur lâchait : "La vérité n'est pas toujours révolutionnaire"...

 

Est-ce en pensant à cette réplique que Marco Tullio Giordana fait dire à la veuve de l'anarchiste Pinelli lors du procès en calomnie intenté par Calabresi : "Moi, je n'ai pas peur de la vérité" ? Sans doute s'agit-il aussi de la profession de foi du cinéaste, dans une affaire qui 40 ans après n'a jamais connu de conclusion judiciaire claire. Et pourtant, difficile de se faire une idée de cette vérité, tant il existe d'interpénétration entre différents protagonistes : les poseurs de bombinettes anarchistes, les poseurs de bombes faites pour tuer en masse des mouvements fasciste Ordine Nuovo et Fronte Nazionale, les services secrets, certains secteurs de la démocratie chrétienne, l'agence Aginter fondée au Portugal par des anciens de l'O.A.S., la C.I.A...

 

Bien qu'ayant connu l'Italie militante des années 70 (Il Manifesto, Lotta Continua...), j'ai eu un peu de mal à me repérer dans l'entrelacs des officines parallèles, des mouvements anarchistes manipulés par des néofascistes, des différents services secrets, sans compter la complexité de la vie politique italienne, avec un Président de la République bien autoritaire par rapport à la place que lui accorde la constitution (Saragat), un président du conseil bien fallot (Rumor), et un ministre des affaires étrangères (Moro) dans le rôle de l'éminence grise. Pas sûr qu'un spectateur plus novice dans la connaissance du contexte italien puisse s'y retrouver tout au long de ces 120 minutes, même si le dynamisme du montage, le jeu théâtralisé des acteurs et la photographie expressionniste aident à maintenir la tension narrative.

 

Au milieu des ces dizaines de personnages, Marco Tullio Giordana a choisi de se focaliser sur deux d'entre eux aux destins croisés, l'anarchiste Pinelli et le commissaire Calabresi, sans doute parce que l'un et l'autre avaient des réticences par rapport aux ultras de leur bord, et que cette approche plus consensuelle est symptomatique de l'air du temps. C'est sans doute cela qui, au-delà des ressemblances formelles, marque la différence avec les cinéastes politiques des années 60 et 70,  Elio Petri et Francesco Rosi notamment. Il n'en reste pas moins que "Piazza Fontana" est un film exigeant, qui fait appel en permanence à l'attention (la tension ?) du spectateur, et peut-être plus que par son propos devenu consensuel avec quatre décennies de recul, c'est surtout en cela qu'il est courageux.

 

Cluny


Par Cluny - Publié dans : critiques de novembre 2012 - Communauté : Cinéma
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