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Les critiques
clunysiennes
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Amateur de cinéma depuis plus de trente ans, je vais en moyenne deux fois par semaine dans les salles obscures. Je vous propose depuis décembre 2005 mes
critiques clunysiennes sur ce blog. Comme toutes critiques, elles sont subjectives, et elles mêmes susceptibles d’être critiquées. Contrairement aux critiques professionnels, n’étant pas
masochiste, je ne vais voir que des films que je pense aimer. M'étant frotté moi-même à la réalisation, je sais ce que chaque film représente d'investissements et d'espoirs individuels et
collectifs, et je prends plus de plaisir à encenser un film qu'à le descendre.
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Film américain de Rupert Wyatt
Titre original : Rise of the Planet of the Apes
Interprètes : James Franco (Wil Rodman), Freida Pinto (Caroline), Andy Serkis (César)
Durée : 2 h 00
Le sujet : Dans un laboratoire, Will et son équipe expérimente sur des singes un traitement pour combattre la maladie d'Alzheimer. Suite à un incident où un chimpanzé fait irruption au milieu du conseil d'administration, le patron de Will ordonne l'euthanasie de tous les singes. Mais Will découvre un bébé chimpanzé qu'il emmène chez lui et que son père baptise César. Très vite, il s'aperçoit que celui-ci a hérité des effets du traitement, et qu'il montre une intelligence impressionnante.
La critique : Après deux heures de déferlement simiesque, une question se pose : pourquoi faire un tel film ? Sans écarter les réponses à la sous-jacente évidence, comme l’appât d’un gain assuré, étudions plutôt celles données par les producteurs du projet. La première raison avancée est de donner une explication à l’origine de la domination des singes. On se situe ainsi dans le prequel, genre popularisé par la seconde trilogie de « La Guerre des Etoiles », voire dans le reboot, nouveau concept signifiant la réinitialisation d'un univers... Ce n’est pas vraiment nouveau, puisque le quatrième film de la première série, « La Conquête de la planète des singes » de J. Lee Thompson, avait déjà en 1972 cette même intention.
Il s’agissait d’une extrapolation par rapport à l’œuvre initiale de Pierre Boule, et ce qui était valable en 1974 l’est tout autant aujourd’hui : ce qui fait la magie de « La Planète des Singes », c’est le choc brutale de la découverte de cette civilisation par les trois astronautes d’Icare, et expliquer didactiquement comment les singes en sont arrivés à ce degré de supériorité sur les humains n’ajoute rien ; bien plus, cela ôte le mystère consubstantiel au roman et au(x) premiers films (celui de Franklin J. Schaffner, mais aussi celui de Tim Burton).
La deuxième justification, présentée comme un argument de vente, se situe dans la maîtrise annoncée de la technique de la capture de mouvement : comme dans « Avatar » ou « Le Seigneur des Anneaux », des acteurs ont joué les mouvements et les expressions, pour servir de base à la création numérique des singes. En tête de distribution, Andy Serkis, qui ne doit plus être reconnu que par sa mère, vu qu’il a déjà incarné Gollum et King Kong, avant de s’attaquer au Capitaine Haddock de Spielberg.
Disons-le tout net : ça ne marche pas. On ne voit pas des singes, mais bien des images de synthèse créées à partir d’hommes jouant les singes. Il y a quelque chose de faux dans la texture du pelage des singes qui jure, et l’artifice de signaler l’humanisation des singes par la coloration verte de leur iris joue contre l’intention des auteurs en enlevant un des traits principaux de l’animalité de leurs créatures.
Alors, y-a-t-il un message, un propos signifiant ? Si message il y a, il se résume à deux ou trois idées vues et revues : quand l’argent prend le pas sur l’éthique, ça finit toujours mal ; quand on veut modifier l’ordre naturel des choses, ça finit toujours mal ; quand on veut combler le vide du scénario par du grand spectacle, ça finit toujours mal. Résultat, un film qui s’étire durant les deux premiers tiers, et qui s’emballe dans le dernier, avec comme constante l’ennui.
Et puis, comme les scénaristes mettent deux heures à raconter comment une molécule-virus ( ???) destinée à guérir la maladie d’Alzheimer va donner à César le Q.I. de Sharon Stone, et qu’il faut quand même expliquer pourquoi quelques dizaines de singes réfugiés en haut de séquoias vont finir par dominer la planète, on fait appel dans le générique de fin au coup du virus destructeur dans un aéroport. Erreur tragique que cette citation : elle convoque à notre mémoire « L’Armée des 12 singes », et la comparaison est bien cruelle…
Cluny
Juillet 2012 :
Mars 2012 :
Février 2012 :
Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne
Janvier 2012 :