Quantcast

Combien de critiques ?

A ce jour, il y a 587 critiques publiées dans ce blog.

Pages vues

A la télévision cette semaine

Cosmopolis

Sur Canal +

De Rouille et d'os

Sur Canal +

Holy Motors

Sur Canal +

La Part des Anges

Sur Canal + 

2 Days in New York

Sur Canal + 

Moonrise Kingdom

Sur Canal + 

Sur la Route

Sur Canal + 

38 Témoins

Sur Canal +

Le Grand Soir

Sur Canal +

Young Adult

Sur Canal +

Des Hommes et des Dieux

Le 23/05/13 à 20:45 sur France 3

Le Ruban Blanc

Le 24/05/13 à 00:50 sur Arte

Volver

Le 26/05/13 à 22:45 sur D8

Non ma fille, tu n'iras pas danser

Le 28/05/13 à 23:25 sur France 3

Recherche

Recommander

Syndication

  • Flux RSS des articles

Calendrier

Mai 2013
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>
Mercredi 19 décembre 2012 3 19 /12 /Déc /2012 22:29

Film américain de Ang Lee 


Titre original : Life of Pi


Interprètes : Suraj Sharma (Pi Patel), Irffan Khan (Pi Patel adulte), Adil Hussain (Santosh Patel), Tabu (Gita Patel) 


Pi.jpg

Durée : 2 h 05

Note : 7/10


En deux mots :  Ang Lee réussit à magnifier le principe du huis-clos grâce une appropriation brillante de la 3D.

Le réalisateur : Né en 1954 à Taïwan, Ang Lee étudie le théâtre avant de s'installer aux Etats-Unis en 1978 et de suivre des études de cinéma à New York. Il réalise son premier film en 1992, "Tui Shou", premier volet d'une trilogie chinoise dont le second, "Garçon d'Honneur", obtient l'Ours d'Or à Berlin en 1993 (Le troisième volet est "Salé sucré" en 1994). Il change radicalement de sujet en 1995 avec "Raison et sentiments" inspiré de Jane Austen et qui décroche l'Oscar du meilleur scénario, signé par Emma Thompson et à nouveau l'Ours d'or à Berlin.

Après "The Ice Storm" en 1997, il s'attaque au western en 1999 avec "Chevauchée avec le Diable", au wuxua en 2000 avec "Tigres et Dragons" et au film de superhéros en 2003 avec "Hulk". En 2005, "Le Secret de Brokeback
Mountain" obtient le Lion d'or à Venise et l'Oscar du meilleur réalisateur. En 2008, il réalise "Lust, Caution".

Le sujet : Pi vit avec ses parents et son frère à Pondichéry où ils possèdent un zoo. Afin de garantir la réussite de ses fils, son père décide de vendre le zoo et d'emmener les animaux au Canada. Mais le bateau qui transporte la famille et la ménagerie est pris dans une une tempête et sombre, entraînant la famille de Pi. Celui-ci se retrouve sur une chaloupe qu'il partage avec Richard Parker, un tigre du Bengale.

La critique : Un film dont plus des deux tiers de l'intrigue se déroule à bord d'un canot de sauvetage, ça a déjà été fait ; ça s'appelait d'ailleurs ainsi : "Lifeboat". Dans les deux cas, l'histoire raconte la lutte pour la domination dans ce huis clos forcé. Mais la comparaison s'arrête vite, parce qu'en 70 ans les moyens du cinéma ont considérablement évolué, mais surtout parce que les approches des deux réalisateurs sont diamétralement opposées. Hitchcock avait choisi de se concentrer sur la dimension psychologique des personnages, de ne jamais poser la caméra ailleurs que dans le canot, et de privilégier les gros plans. Ang Lee accepte le parti pris de tout film de naufrage qu'avait justement refusé Sir Alfred, à savoir de souligner l'isolement et la fragilité de l'esquif en le cadrant dans des plans larges qui soulignent combien il est à la merci des éléments, et il pousse cette logique jusqu'au bout, profitant des possibilités données par le numérique et la 3D pour varier tous les angles possibles : plongées, plans sous-marins, mouvements fluides qui inscrivent le bateau dans une représentation cosmogonique de son environnement.

 

Autre différence de taille : la nature de la lutte pour le pouvoir dans l'embarcation. "Lifeboat" mettait aux prises neuf hommes manipulés par un nazi, alors que l'arche de Pi accueille un garçon de 16 ans, un zèbre blessé, une hyène, un orang-outang et un tigre du Bengale, struggle for life vite réduite à un face à face entre Pi et Richard Parker, le tigre affublé d'un nom humain suite à une erreur de paperasse, et à qui l'auteur canadien Yann Martel a donné le nom d'un homme victime de cannibalisme sur un canot de sauvetage. Enfant dans le zoo familial à Pondichéry, Pi avait subi une leçon de son père qui voulait lui faire comprendre que le tigre n'était pas un gros chat mais un prédateur féroce. Sur le canot, il comprend qu'il ne doit pas espérer apprivoiser le fauve, mais juste parvenir à le dresser. Paradoxalement, c'est la présence du tigre qui à ses yeux, des années plus tard, explique sa survie durant 227 jours : la peur l'a maintenu en alerte et lui a évité de se résigner.

 

Ang Lee a finalement repris le projet sur lequel avaient planché M. Night Shyamalan, Alfonso Cuaron et Jean-Pierre Jeunet (qui a dû renoncer à cause d'un budget estimé à 85 millions, le film d'Ang Lee coûtant finalement 120 millions), celui d'adapter le best-seller de Yann Martel. Le film est apparemment très fidèle au roman, y compris dans sa dimension spirituelle et religieuse qui vire rapidement au prêchi-prêcha, avec le looooooooooooooong développement new age sur la confirmation de l'existence de Dieu. Cet aspect pontifiant du film, ainsi que la musique sirupeuse de Mychael Danna, expliquent que ma note n'ait pas pu dépasser 7/10, et ce malgré les indéniables qualités du film : la beauté visuelle des images qui rappellent celles d'" Avatar", un humour qui allège une tension permanente (je saurais dorénavant comment désamorcer un tigre en lui collant le mal de mer), et la subtilité finale du scénario qui laisse le spectateur faire son choix entre deux versions, celle qui nous a été montrée n'étant pas forcément la plus réelle.

 

Film de commande, film de studio, film de Noël qui plus est, "L'Odyssée de Pi" n'en est pas moins un véritable film d'Ang Lee, tant ce dernier a su s'emparer des défis d'un tel projet qu'il caractérisait ainsi : "Ce qui m’a attiré dans ce projet c’est que le livre avait l’air impossible à adapter au cinéma. Je me disais qu'une personne lucide ne serait pas capable de se lancer ni de mettre de l’argent dans cette entreprise. Voilà pourquoi ce film est devenu mon destin et ma foi." Sa première approche de la 3D était parmi les raisons qui l'ont poussé à accepter le projet, et le moins qu'on puisse dire est que le résultat qu'il a produit avec est plutôt convaincant. Je ne suis pas un inconditionnel de la 3D, loin de là (porter des lunettes sur des lunettes juste pour se prendre dans la tronche des objets moches et flous...), et pourtant il y a ici un véritable univers graphique qui s'impose, jouant sur la luminescence et la profondeur. En faisant abstraction d'un déisme pesant et en se centrant sur la sublimation du face-à-face, on appréciera "L'Odyssée de Pi" comme un exercice de style brillant et une réflexion sur le choix de la vérité la moins douloureuse.

 

Cluny

 

Par Cluny - Publié dans : critiques de décembre 2012 - Communauté : Cinéma
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Retour à l'accueil

Abonnez-vous sur Twitter

Pour être prévenu de chaque article, abonnez vous sur Twitter

 

TwittCC.PNG

Catégories

Créer un blog gratuit sur over-blog.com - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés