Partager l'article ! Hitchcock: Film américain de Sacha Gervasi Interprètes : Anthony Hopkins (Alfred Hitchcock), Helen Mirren (Alma Reville), Sc ...
Les critiques
clunysiennes
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Amateur de cinéma depuis plus de trente ans, je vais en moyenne deux fois par semaine dans les salles obscures. Je vous propose depuis décembre 2005 mes
critiques clunysiennes sur ce blog. Comme toutes critiques, elles sont subjectives, et elles mêmes susceptibles d’être critiquées. Contrairement aux critiques professionnels, n’étant pas
masochiste, je ne vais voir que des films que je pense aimer. M'étant frotté moi-même à la réalisation, je sais ce que chaque film représente d'investissements et d'espoirs individuels et
collectifs, et je prends plus de plaisir à encenser un film qu'à le descendre.
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Le 23/05/13 à 20:45 sur France 3
Le 24/05/13 à 00:50 sur Arte
Le 26/05/13 à 22:45 sur D8
Non ma fille, tu n'iras pas danser
Le 28/05/13 à 23:25 sur France 3
La critique : Bon, que les choses soient claires : avec moi, on ne peut pas s'attaquer impunément à Sir Alfred Hitchcock, moi dont le livre le plus ancien de la bibliothèque est le Hitchcok/Truffaut avec la couverture en toile noire, et qui possède en DVD 40 des 53 films du maître du suspense. Certes, la présence au générique d'Anthony Hopkins dans le rôle de Hitch et d'Helen Mirren dans celui d'Alma Reville, deux acteurs britanniques de surcroît, pouvait me tranquilliser, ainsi que celle de Scarlett Johansson (vous le savez, c'est toujours un bonus pour moi !) et de Jessica Biel (qui avait déjà marché sur les traces de Sir Alfred avec " Un mariage de rêve"). Il ne s'agit pas d'un biopic à proprement parler, puisque le film ne prétend pas retracer la carrière du réalisateur de "L'Ombre d'un doute", mais plutôt un portrait de la relation d'Hitchcok et de sa femme et scénariste, Alma Reville Hitchcock, autour de la réalisation de "Psychose". En ce sens, on est plus près de " The Queen" (tiens, déjà Helen Mirren) ou du "Discours d'un Roi" que de " La Môme" ou de " Walk the Line".
Sacha Gervasi a adapté la non-fiction novel de Stephen Rebello, "Alfred Hitchcok and the making of Psycho", et il a choisi de centrer l'histoire autour de la crise que connaissait le couple alors que le scénariste Whitfield Cook emmenait Alma dans sa garçonnière au bord de l'océan pour écrire le script d'"Un taxi pour Dubrovnik". Fil rouge de la narration ponctué par la tirade d'Alma qui envoie à la face de son mari toute son ingratitude devant sa fidélité sans faille depuis plus de trente ans, cette relation permet aussi de mettre en lumière le rôle qu'Alma a joué dans l'oeuvre d'Hitchcock, illustré ici par le conseil de tuer la star au bout d'une demi-heure de film, et par son rôle dans l'adjonction des violons de Bernard Herrmann pour la scène de la douche.
L'autre angle d'attaque est l'écho que l'histoire d'Ed Gein a trouvé chez Hitchcock, confronté lui aussi dans son enfance à une mère tyrannique. Le premier plan du film nous montre justement l'épisode où Ed Gein tue son frère : un lent traveling avant sur les deux hommes qui éteignent un feu d'herbes, puis la caméra se déplace pour cadrer le frère qui agonit Ed de reproches, interrompu par la pelle qui surgit du bord cadre gauche pour le frapper mortellement à la tête ; la caméra pivote, alors qu'on entend la Marche funèbre pour une marionnette, de Gounod, le fameux thème de la série TV "Alfred Hitchcock présente", et on découvre Hitchcok lui-même qui s'adresse à la caméra, une tasse de thé à la main.
Me voilà rassuré dès cette ouverture : l'humour britannique est bien présent au programme, jusqu'à la réplique finale de Hitch à Alma. Mais qu'en est-il de la fidélité à l'histoire de ce tournage si particulier ? Sacha Gervasi a dû faire des choix : ainsi, pour ne pas avoir à trancher sur la question controversée de la participation active au tournage de la scène de la douche de Saul Bass, juste crédité pour la conception graphique du générique, le personnage même de Bass n'apparaît pas dans le film ; cinquante ans plus tard, cette question reste épineuse, puisqu'à l'avant-première, Sacha Gervasi racontait que la fille de Saul Bass l'avait approché par l'intermédiare de Scorsese. Sinon, on retrouve de nombreuses anectodes célèbres : le serment du début de tournage, l'avis de Hitchcock sur John Gavin ("Il a autant d'expression qu'une planche de contreplaqué"), la rancoeur envers Vera Miles d'avoir refusé le rôle de "Vertigo" pour faire un enfant, les ruses pour passer l'interdiction du comité de censure, l'interdiction diffusée par les directeurs de salles d'entrer après le début du film.
Sir Anthony Hopkins avait déjà croisé Ed Gein, personnage qui, outre Norman Bates, inspira aussi celui de Buffalo dans "Le Silence des Agneaux". A 74 ans, il endosse avec délectation le personnage de Sir Alfred Hitchcock à 60 ans, exagérant sa diction british et se comportant comme un gamin pris en faute chaque fois qu'il essaie de contourner le régime draconien que lui impose Alma. Cette dimension enfantine culmine dans ce qui est sans doute la plus belle scène, lorsqu'il attend dans l'entrée du cinéma les réactions du public lors de la scène de la douche, montage parallèle d'un plan fixe sur les spectateurs qui passent de l'attente angoissée aux hurlements de terreur, et des petits soubressauts de joie du réalisateur qui voit son pari couronné de suucès. Le reste de la distribution, complétée par Toni Collette dans le rôle de la fidèle Peggy Robertson est à la hauteur, notamment Scarlett Johansson très touchante en Janet Leigh amusée et touchée par le maître du suspens. Pari risqué, pari réussi pour le premier film de Sacha Gervasi qui parvient à rendre vie avec tendresse et élégance à celui qui changea le cinéma mondial.
Cluny
Avril 2013 :
Mais qui a re-tué Paméla Rose ?
Mars 2013 :
Février 2013 :