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Dimanche 18 décembre 2005 7 18 /12 /Déc /2005 16:05

Film taïwanais de Hou Hsiao-hsien


Interprètes
: Shu Qi (May, Ah Mei, Jing), Chang Chen (Chen, M. Chang, Zhen).


Durée : 2 h 00

three-times.jpg



Note : 9/10


En deux mots : Un homme et une femme. Trois époques, trois histoires d’amour, trois façons de filmer. Une leçon de cinéma par un des plus grands réalisateurs de notre temps.

Le Réalisateur : Né en 1947, Hou Hsiao-hsien a réalisé son premier film, « Cute girl», en 1980. Prix de la critique internationale à Berlin en 1985 avec « Un temps pour vivre, un temps pour mourir », Lion d’or à Venise en 1989 avec « La cité des douleurs », il obtient le Prix du Jury au Festival de Cannes en 1993 pour « Le maître des marionnettes ». Le public français a découvert « Les fleurs de Shangaï » en 1998, « Millenium Mambo » en 2001 et « Café Lumière » en 2003, hommage à Ozu.

La critique : Trois histoires autour de l’amour, un même lieu, Taïwan, deux acteurs, et trois périodes différentes. Ces trois moyens métrages parlent d’approches différentes de l’amour, et donnent lieu à des façons différentes de les filmer.

1966. May travaille dans une salle de billard. Elle rencontre Chen. Ils flirtent. Puis il doit partir à l’armée. Elle reste, l’attend, puis s’en va. Quand il revient, il part à sa recherche…
Rythmé par les chansons des « Aphrodite’s Child », ce film évoque à la fois « Les Parapluies de Cherbourg » (le chassé-croisé, le rôle du départ à l’armée) et « In the mood for love » (la tension amoureuse retenue, les robes sixties).

Le film se termine sur le premier passage à l’acte : sous la pluie, Chen prend la main de May… Animée d’une langueur nostalgique, il montre l’intensité des émois de la rencontre ; un regard, un effleurement prennent une ampleur voluptueuse, et le talent de Shu Qi se manifeste dans chaque sourire esquissé, dans chaque déplacement en apesanteur… Longs et lents travelings, éclairage tamisé, la réalisation est adaptée à l’histoire : fluide et élégante.

1911. Ah Mei est courtisane dans une maison de plaisir. Elle a pour client M. Chang, jeune bourgeois qui combat pour sortir Taïwan de la domination japonaise. Elle le sensibilise au sort d’une de ses amies, tombée amoureuse. Il va utiliser ses relations et sa fortune pour permettre leur mariage. Mais quand elle lui demande de faire la même chose pour elle, il l’abandonne, préférant ses ambitions politiques.

Tourné en couleurs, ce film est muet, avec des inter-titres. Seuls sons, le chant lancinant de la courtisane, et le bruit de l’enveloppe qui se déchire, couperet qui met fin à son espoir…
Là, on retrouve le style des « Fleurs de Shangaï », tourné aussi dans une maison de plaisir. Le réalisateur joue de l’exiguïté des lieux par des plans fixes qui utilisent portes, fenêtres et miroirs pour démultiplier les points de vue. L’amour ici est soumis au plaisir et aux choix arbitraire des hommes, et le même Chang qui offre le bonheur à l’une condamne l’autre au malheur.

2005. Jing est chanteuse de rock, bisexuelle. Elle rencontre Zhen, photographe. La technologie de la communication est partout : e-mail, photo numérique, téléphone portable, SMS, et pourtant les personnages se croisent, font l’amour, se quittent sans jamais donner l’impression d’être heureux, sans jamais vraiment échanger… Il s’agit d’un prolongement de « Millenium Mambo » : même actrice (Shu Qi), même lumière nocturne, même place de la techno… Le film débute sur un long traveling qui suit la moto de Zhen slalomant dans la circulation de Taipeh. La caméra virevolte dans des espaces entrelacés : boîtes, appartements, cybercafés. La narration est destructurée, à l’image de la vie urbaine dans le village mondial de ce nouveau millénaire.

Comme vous pouvez le deviner, j’ai adoré ce film pour son intelligence, sa virtuosité, son esthétique, son actrice. Habitué et grand fan du cinéma asiatique, aujourd’hui un des plus créatifs, je peux comprendre qu’on ne partage pas mon enthousiasme et qu’on ait du mal à rentrer dans une monde si différent (une amie s’en souvient, qui s’est endormie aux « Fleurs de Shangaï » !), malgré un propos universel.

Cluny

Par Cluny - Publié dans : critiques de 2005 - Communauté : Cinéma
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Samedi 17 décembre 2005 6 17 /12 /Déc /2005 00:00

Film français de Florence Quentin


Interprètes
: Gad Elmaleh (Ramon Holgado), Gérard Depardieu (François Veber), Sabine Azéma (Alexandra Veber), Valeria Golino (Carmen Holgado)


Durée : 1 h 37









 

 



 



Note : 7/10


En deux mots : Comédie à la française assez enlevée, « Olé » part d’une idée originale : un chauffeur devenu indispensable à son patron tyrannique, se sent abandonné quand celui-ci tombe sous la coupe d’un flambeur…

La réalisatrice : Scénariste d’Etienne Chatiliez pour « La Vie est un long Fleuve tranquille », « Tatie Danielle » et « Le Bonheur est dans le Pré », Florence Quentin a réalisé « J’ai faim » en 2001.

La critique : Ramon Holgado est une perle. Non seulement il conduit délicatement la Mercedes de François Veber, mais surtout il sait se rendre indispensable pour tous ces petits tracas des gens de la haute : livrer un bouquet de roses à chacune des invitées décommandées au dernier moment par son irascible patron, donner des cours de ventilation à la secrétaire de celui-ci au bord de la dépression, procurer des médicaments dernier cri à sa patronne hypocondriaque, avancer de l’argent pour les petits trafics du jeune Veber, et même faire arrêter les travelos qui squattaient le parcours de leur jogging matinal.

Les concurrents de son patron l’envient, quand ils n’essaient pas de le débaucher. Ramon est si heureux qu’il n’envisage nullement de tenir la promesse qu’il a faite à sa femme, employée de maison chez les Veber, à savoir aller s’installer dans la villa qu’ils se font construire en Andalousie. Il faut dire que Ramon ne parle même pas l’espagnol. Jusqu’au jour où Veber rencontre une sorte de Bernard Tapie, beau parleur et enjôleur, avec lequel il va tout partager : affaires louches avec des milliardaires russes, cuites mondaines, goût pour les Harley-Davidson… Ramon se sent ravalé au rang… de chauffeur, et encore, quand un patron se met à la moto… Il va consacrer son temps devenu très libre à boursicoter, profitant des tuyaux volés aux nouvelles relations de son patron.

Ce film est plutôt une bonne surprise. Dans un créneau très encombré (comédie à la française basée sur l’idée du tandem improbable), il bénéficie de deux atouts qui le sortent de la masse : un rythme enlevé qui n’est pas sans rappeler les grandes comédies américaines des années 30, avec un usage de l’ellipse et une réalisation assez subtile (On ne voit jamais la maîtresse de Veber, appelée du nom de la rue où elle habite) ;  un ton caustique, déjà sensible dans les scénarios écrits par Florence Quentin pour Etienne Chatiliez. Dommage que le rythme s’essouffle à la moitié du film, à partir du moment où la relation entre Ramon et Veber bascule, et que l’échange de rôles qu’ils opèrent donne lieu à une situation très prévisible.

Depardieu fait du Depardieu : odieux à souhait, bousculant tout sur son passage, il s’amuse avec son image : le voir contourner la piscine en robe de chambre et coiffé d’un bob ridicule (dédicace à Karaka…) est assez jubilatoire. Gad Elmaleh est assez sobre, trop peut-être. Coproduction oblige, le rôle de bonne espagnole de Carmen a été attribué à Valeria Golino, et son accent ibéro-italien est assez curieux… Quant à Sabine Azéma, elle est excellente dans son personnage de grande bourgeoise malade imaginaire, égocentriste et dépressive… Film sans prétention, « Olé » offre un divertissement agréable, avec une histoire bien ficelée et une réalisation assez élégante.

Cluny

Par Cluny - Publié dans : critiques de 2005 - Communauté : Cinéma
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Vendredi 16 décembre 2005 5 16 /12 /Déc /2005 00:00

 Film américain de Tommy Lee Jones

 

Titre original : The three burials of Melquiades Estrada

 

Scénario : Guillermo Arriaga


Interprètes : Tommy Lee Jones (Pete Perkins), Barry Pepper (Mike Norton), Julio Cedillo (Melquiades Estrada)


Durée : 1 h 57










 

 

 

 

 


Note : 8,5/10


En deux mots : Ce western tex-mex dans la lignée de Sam Peckinpah et de Clint Eastwood est une réussite. Doublement couronné à Cannes, il raconte de façon baroque une errance entre Texas et Mexique, véritable parcours initiatique qui débouche sur la rédemption.

Le Réalisateur : Il s’agit du premier film de Tommy Lee Jones. Né en 1946 au Texas, il a longtemps été cantonné dans des seconds rôles, souvent de méchants. C’est à partir du « Fugitif » (1993) qu’il accède aux premiers rôles : « Men in black », « Traqué », « Space Cowboys ». C’est sur ce dernier film qu’il voit travailler Clint Eastwood, dont il reconnaît s’être inspiré.
"Clint est un très bon exemple à suivre pour n'importe quel réalisateur. S'il y a une chose que je partage avec lui, c'est de ne jamais faire plus de trois prises. Vous devez être prêt à la première, on fait la deuxième par sécurité et la troisième en cas de problème technique comme une rature sur le négatif."

La critique : Melquiades Estrada n’a pas de chance. Obligé comme beaucoup d’hommes de s’expatrier au Texas voisin, ce Mexicain a été contraint il y a quinze ans d’abandonner de l’autre côté de la frontière femme et enfants. Alors qu’il chasse un coyote, sa destinée va croiser Mike Norton, jeune garde-frontière brutal et raciste. Enterré une première fois sous des pierres, il aura droit à une seconde tombe anonyme dans le cimetière de la police. Mais Pete, son employeur devenu son ami, lui avait promis de l’enterrer de l’autre côté de la fontière, chez lui. Pour tenir sa promesse, il va enlever le meurtrier de Melquiades, et le contraindre à convoyer son corps jusqu’à sa troisième sépulture, avec pour seule carte quelques mots griffonnés sur un post-it..

Cela, le spectateur devra le reconstituer à la manière d’un puzzle. En effet, les différentes pièces nous sont livrées dans le désordre, avec à peine quelques indices temporels. On retrouve là la patte de Guillermo Arriaga, scénariste de « Amours chiennes » et de « 21 grams », et primé à Cannes pour « Trois enterrements ». Cette déstructuration du récit n’est pas gênante, bien au contraire, puisqu’elle s’accorde avec une dilution du temps propre à cette région, à l’instar de ce vieil homme aveugle oublié de tous, rencontré au cours de leur périple.

Le seul élément qui marque l’écoulement du temps, c’est le cadavre de Melquiades. Il n’échappe pas à sa décomposition, comme dans « Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia » de Sam Peckinpah, et aucun traitement de choc ne nous est épargné, avec une approche désacralisée de la mort très mexicaine. Au fur et à mesure de leur parcours, les certitudes du jeune garde-frontière vont s’effondrer. Mais Pete aussi devra se confronter à une réalité qui n’est pas celle qu’il croyait.

Cannes a récompensé Tommy Lee Jones en lui accordant le Prix d’Interprétation masculine. Reconnaissance ambiguë, puisqu’elle est destinée à un acteur pour la première fois réalisateur. Mais reconnaissance amplement méritée, car il s’est offert un personnage comme aime à les camper Clint Eastwood dans ses derniers films. Comme chez ce dernier, l’épaisseur des héros est étayée par les personnages secondaires : la femme du garde-frontière, yankee perdue dans un sud déjà chicano, la serveuse généreuse de ses charmes mais malgré tout fidèle à son mari qu’on ne voit qu’à travers le passe-plat, une immigrante un peu rebouteuse qui va conjuguer vengeance et générosité… Film à la fois baroque et épuré, « Trois enterrements » nous montre qu’il existe d’autres façons de réussir sa reconversion pour des acteurs hollywoodiens que de refuser de gracier des condamnés à mort…

Cluny

Par Cluny - Publié dans : critiques de 2005 - Communauté : Cinéma
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Jeudi 15 décembre 2005 4 15 /12 /Déc /2005 15:59

Film français de Xavier Beauvois


Interprètes
: Jalil Lespers (Antoine), Nathalie Baye (Commandant Vaudieu), Roschdy Zem (Solo), Jacques Perrin (Clermont)


Durée : 2 h 02










 

 


 

 


Note : 8/10


En deux mots : A la suite d’un jeune lieutenant de police affecté à la Police Judiciaire, ce film permet d’approcher la réalité du travail quotidien de la police, et surtout de donner un grand rôle à une grande actrice.

Le Réalisateur
: Né en 1967 à Bruay-en-Artois, c’est précisément sa région qui lui inspire son premier film, « Nord » en 1991. Mais c’est par « N’oublie pas que tu vas mourir » qu’il est révélé en 1995. « Le Petit Lieutenant » est son premier film depuis 5 ans.


La critique : Le petit lieutenant, c’est Antoine. Lieutenant de police, comme on dit maintenant. C’est d’ailleurs ce que déplore la vieille dame indigne qui le loge à Paris, et qui regrette le titre d’inspecteur, « ça avait une autre allure »… Même si on découvre quelques éléments de sa vie hors-commissariat (ses parents havrais et son jeune frère, sa copine instit en Seine-Maritime qui refuse de le suivre à Paris), c’est sa qualité de lieutenant de police qui justifie qu’on s’intéresse à lui. La preuve, le film débute par la cérémonie de remise des diplômes à l’école de police, et par la séance de l’affectation, où en quelques secondes, il doit choisir.  Et ce qu’il va choisir, c’est une brigade de police judiciaire à Paris. Pas le Quai des Orfèvres, ni la BRI. Trop prestigieux pour un « petit » lieutenant. Non, juste une brigade de P.J. qui fait le boulot quotidien, en l’occurrence enquêter sur l’assassinat d’un S.D.F. balancé dans le canal.

Première qualité du film : le réalisme de la peinture de ce milieu si particulier. Loin du romantisme ou des stéréotypes du polar, Xavier Beauvois nous montre la réalité du travail : les permanences de nuit où il ne se passe rien, les enquêtes de proximité, fastidieuses et répétitives, les locaux exiguës, la première autopsie, la hiérarchie frileuse et bureaucratique… Mais il nous fait découvrir aussi l’arrière-boutique : les discussions de bistrot, où les policiers divergent comme tout citoyen qu’ils sont par ailleurs, le racisme et la misogynie latente, malgré la présence d’un inspecteur d’origine marocaine et d’une femme à la tête de la brigade, l’alcool et même le shit récupéré « au fond du couloir »…

Certains ont comparé ce film à « L 627 », réalisé en 1992 par Bertrand Tavernier et consacré au quotidien d’une brigade des stups. Pour moi, il y a deux différences essentielles : Tavernier, comme souvent, avait une volonté de dénoncer. Beauvois, lui, se contente de montrer, de s’imprégner, pour donner plus de corps à l’histoire et plus d’épaisseur aux personnages. Deuxième différence : Tavernier est l’héritier de la qualité des dialogues « à la française », de Prévert, Janson, et surtout Aurenche et Bost avec qui il a débuté. Là, les dialogues se fondent dans le quotidien, avec l’emploi du jargon propre au métier.

Deuxième qualité du film : on nous raconte une histoire, et ça marche. Pas besoin de reconstituer Chicago à Paris comme dans « 36 Quai des Orfèvres » ; on se passionne pour les arcanes de l’enquête, la plongée dans le milieu des sans-abris originaires des pays de l’est. Le tout est rythmé, à l’image d’une séquence d’arrestation dans le métro, filmée en caméra portée.
La narration n’est pas linéaire, et une rupture s’opère à la moitié du récit, ouvrant d’autres registres : celui de la culpabilité, celui de l’inéluctabilité du destin…Enfin, dernière qualité, l’épaisseur des personnages et la qualité du jeu des acteurs. Jalil Lesper est très crédible, touchant dans sa balourdise et sa crédulité. Roschdy Zem campe un inspecteur qui joue sans compromission le rôle de grand frère pour Antoine.

Quant à Nathalie Baye, elle prend une option sérieuse pour le César de cette année ! Elle joue un commandant de police, elle-même fille de grand flic, qui revient au terrain après deux années de purgatoire afin de solder des comptes obscurs, marqués par l’alcoolisme.
Il est dommage que les scénaristes aient manqué d’originalité en lui affectant comme ex un procureur. A croire que les flics n’ont comme seules options amoureuses que le Parquet ou le Milieu…

Nathalie Baye est bouleversante de justesse, dans ce rôle de flic et de chef, tenue d’assumer ses failles pour prendre ses responsabilités. Elle noue une relation particulière avec Antoine, qui a l’âge qu’aurait son fils disparu. Elle entraîne et porte tous les hommes de sa brigade, avant de retrouver son appartement vide… Rien que pour elle, « Le Petit Lieutenant » serait déjà un film à voir ; ses autres qualités, reconnues tant par les critiques que par les policiers eux-mêmes, en font un des films les plus intéressant de ce trimestre.

Cluny

Par Cluny - Publié dans : critiques de 2005 - Communauté : Cinéma
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Mercredi 14 décembre 2005 3 14 /12 /Déc /2005 00:00

Film américain de Peter Jackson


Interprètes
: Naomi Watts (Ann Darrow), Jack Black (Carl Denham), Adrien Brody (Jack Driscoll)


Durée : 3 h 00






 

 


 

 

 

 


Note : 6,5/10


En deux mots : Film spectaculaire et parfois poétique, « King Kong » souffre cependant d'un manque d? homogénéité dans le ton, et d'une longueur que le rythme trépidant n'efface pas entièrement.

Le Réalisateur : Né le jour d'Halloween 1961, Peter Jackson est neo-zélandais. Il est mondialement connu pour sa trilogie du « Seigneur des Anneaux ». Il a fait ses premières armes en réalisant des films gore marqué par un humour de potache : « Bad Taste » (1988), et « Braindead » (1992)

La critique : Il s'agit du troisième King Kong. Peter Jackson a décidé de se référer à l'original de 1933, bien plus qu'à l'insipide remake de John Guillermin de 1976 avec Jessica Lange. On retrouve ainsi des éléments qui avaient disparus dans le premier remake : les dinosaures, les avions sur l'Empire State Building.

Le film est découpé en trois parties très distinctes et d'inégale longueur. La première débute dans un New York marqué par la grande dépression. Ann Darrow est une comédienne qui voit son music-hall fermé du jour au lendemain, et qui se trouve contrainte d'accepter la proposition de jouer dans le film énigmatique de Carl Denham, dont le spectateur découvre très vite le côté escroc. Avec l'auteur dramatique Jack Driscoll, ils embarquent dans un rafiot qu?on croirait sorti du « Crabe aux pinces d?or », avec des loups de mers aux allures de trafiquants.

Un mousse lit d'ailleurs « Le club des ténèbres » de Conrad, dévoilant une référence qui s'impose au moment de l'arrivée sur l'île : on est proche de la remontée du fleuve d' « Apocalypse Now », que Coppola avait tiré de cette nouvelle, transposant l'Afrique de la colonisation aux frontières du Cambodge. On retrouve ici le même sentiment d'abandon de la civilisation et d'entrée progressive dans la folie. Dans un film bénéficiant d'une débauche d'infographie, les premiers affrontements sont étonnement filmés « à l'ancienne », avec des effets de ralentis, des zooms, une bande son space, plus proche de « Bad Taste » que du « Seigneur des Anneaux ».

La seconde partie, la plus longue, se passe dans Skull Island, l'île du Crâne, oubliée des cartes et dont le roi n'est autre que Kong. On est ici dans « Le Monde perdu » de Conan Doyle : tout y est disproportionné, à l'échelle du jurassique, que ce soit les dinosaures, les blattes ou les chauve-souris.
On assiste à une poursuite époustouflante de paisibles brontosaures par des dinosaures carnivores. C'est pour moi le meilleur moment du film, ne serait-ce que parce que le côté potache de Peter Jackson refait surface, avec un empilement final de diplodocus plus proche de « Fantasia » que de « Jurassic Park ».

Malheureusement, après, le film sombre dans la surenchère, et l'ennui s'installe de chutes de T-Rex pris dans des lianes comme dans une vulgaire toile d'araignée en attaques gore de vers carnivores et des blattes géantes (N'emmenez pas des jeunes enfants : cauchemar garanti ! ). C'est dans cette partie que se noue la relation de protection mutuelle entre Ann et Kong, débutée par un numéro de muisc-hall de la jeune actrice, qui réussit à faire rire la bêbette. Le rire étant le propre de l?homme, Kong gagne aux yeux de la belle - et du spectateur- un statut au-delà de la bête. La dernière partie se déroule dans un New York hivernal, avec l'évasion du Kong depuis le music-hall où l'exploite Carl Denham, jusqu'à l'Empire State Bulding. A noter une très jolie scène où Ann et Kong font du patinage sur le lac gelé de Central Park.

Comme la plupart des films aujourd'hui, King Kong aurait gagné à être réduit, tant par rapport à sa longueur qu'à la dispersion de ses propos. En effet, il souffre d'un manque de clarté dans la tonalité adoptée, hésitant entre le ton de la comédie, celui de l'action pure et celui plus dramatique de la dénonciation de la cupidité des hommes. Dernière lecture possible, celle de la métaphore. Comme le personnage de Richard Attenborough dans « Jurassic Park », celui joué par un Jack Blake qui a l'embonpoint de Peter Jackson, montre la démesure nécessaire pour mener des entreprises où la séparation entre triomphe et catastrophe est si mince. Après tout, ramener un gorille de 8 mètres et le présenter à Broadway, ce n'est pas plus compliqué que de passer trois ans à adapter le « Seigneur des Anneaux »?

Cluny

Par Cluny - Publié dans : critiques de 2005 - Communauté : Cinéma
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